mai
mardi 7 mai 2024
interrogation écrite (15 minutes)
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1) La relance budgétaire
On creuse volontairement le déficit : accroissement des dépenses et réduction des recettes fiscales
-accroissement des dépenses : investissements pubics, augmentation des allocations chômage ou des prestations sociales pour le logement, le handicap : de sorte que l’on donne des revenus supplémentaires qui seront dépenses dans l’économie…
-réduction des impôts : on baisse les impôts sur le revenus de 20 à 15% de sorte que les agents ont plus de revenus à dépenser.
Une relance budgétaire peut relever d'une action involontaire (on laisse le budget réguler l'activité : stabilisateurs automatiques) ou d'une action volontariste (on modifie volontairement les conditions de la dépense ou de la fiscalité).
2) Les stabilisateurs automatiques
Doc.1 p.102
L’Etat avec son budget dispose de deux moyens de politique budgétaire : soit il laisse faire le budget (stabilisateurs automatiques), soit il intervient (action volontariste). Ici, nous nous intéressons au premier cas.
1-diminution des recettes fiscales en situation de récession : on ne touche pas au taux d’imposition (on ne le baisse pas) mais come il y a moins de richesse créée, alors naturellement les recettes fiscales sont moins importantes.
Hausse des dépenses publiques en situation de récession : la récession fait augmenter le chômage donc il y a plus d’allocations à verser.
2-Même en l’absence d’action volontariste de l’Etat, le budget exerce une influence contra-cyclique grâce aux stabilisateurs automatiques : à structure de dépenses et recettes identiques, si la situation économique se dégrade, les recettes fiscales diminuent alors que les dépenses augmentent.
J’explique : qu’entend-on par « à structure identique » ? eh bien en imaginant que le gouvernement ne modifie pas sa politique de versement des aides sociales ni sa politique fiscale. Faisons l’hypothèse d’une situation de crise qui nécessiterait une relance. Dans ce cas on imagine que le gouvernement pourrait réduire les taux d’imposition sur les revenus et faciliter les conditions de versement des aides sociales. Eh bien ici, l’Etat ne va rien faire, il ne touche ni aux taux d’imposition, ni aux conditions de l’aide sociale. Comme nous sommes en crises, il y aura moins de richesses créées donc les recettes fiscales seront plus faibles (baisse des impôts). Par ailleurs, le chômage augmentant il y aura plus d’allocations à verser (augmentation de la dépense). Sans avoir rien fait, en laissant agir le budget, on observe que ce dernier met en place une forme de relance de la demande. Le budget a stabilisé automatiquement la situation économique. On laisse faire les stabilisateurs automatiques. Le déficit se creuse, cela contribue à soutenir l’activité économique.
Inversement, en période d’expansion (où l’on risque la surchauffe inflationniste), les recettes fiscales augmentent car on crée plus de richesses et la dépense publique diminue car il y a moins de chômeurs. On réduit alors le déficit, voire, on crée des excédents. En cas d’accélération, les recettes fiscales augmentent, les dépensent baissent, ce qui contribue à ralentir l’activité.
3) Relance de la demande (objectifs) par une action volontariste
Désormais, l’Etat intervient de manière plus volontariste : s’il souhaite diminuer les impôts il va réduire les taux d’imposition de sorte qu’à niveau de richesse créée constant, les recettes diminuent. S’il souhaite augmenter les recettes fiscales (les impôts), il augmente le taux d’imposition. Côté dépenses, l’Etat peut décider d’augmenter le montant de l’allocation chômage en situation de crise pour soutenir la demande ou de diminuer ce même montant s’il souhaite baisser la dépense.
Dépense : investissement public, salaires fonctionnaires, montant des aides sociales.
Doc.3 p.103
9-investissements publics et hausse des revenus sur lesquels l’Etat peut agir (salaires fonctionnaires et prestations sociales et impôts).
10-la hausse des revenus impacte directement la consommation (1), tandis que les investissements publics vont générer des emplois qui seront à la source de nouveaux revenus destinés à être dépensés en consommation (2 et 3). Donc les entreprises devront produire plus.
11-l’économie connaît un cercle vertueux car il va falloir répondre à cette hausse de la demande. Pour cela les entreprises vont devoir investir (5). Les deux principales composantes de la demande globale sont désormais activées (consommation et investissement) qui vont stimuler l’offre (5), relancer la croissance et ainsi faire baisser le chômage (6).
Une politique budgétaire de relance par une hausse du déficit de l’Etat peut être utile. Effet multiplicateur.
Les mouvements de l’investissement ont eux-mêmes des impacts sur les revenus distribués (effet multiplicateur), ce qui affecte la consommation, autre composante de la demande globale. Les relations entre la demande et l’investissement permettent donc en partie de comprendre en partie les fluctuations économiques.
Imaginons une entreprise privée ou publique qui décide de réaliser sur le territoire national un investissement de 100 millions (construction d’un parc d’attraction). A cette fin, elle commande des biens d’équipement à d’autres entreprises qui pour leur réalisation embauchent des travailleurs, ce qui constituent une création d’emplois directs.
Cette activité économique se traduit par une distribution de revenus pour un montant de 100 millions aux propriétaires et aux salariés des entreprises fabriquant ces biens d’équipement. Ces agents vont ensuite utiliser leur revenu supplémentaire, en partie sous forme d’achat de b& s de consommation (80 millions si l’on considère que la propension moyenne à consommer s’élève à 80%).
Ces dépenses constituent alors des revenus pour les commerçants, leurs fournisseurs, leurs employés (première vague de création d’emplois indirects), revenus qu’ils dépenseront à leur tour à hauteur de 80% (80% de 80 = 64%).
Ces 64 millions feront à leur tour l’objet d’un partage consommation épargne qui engendrera 51,2 millions de dépenses de consommation (2ième vague d’emplois indirects).
Puis les 51,2 millions de dépenses engendreront 51,2 millions de revenus qui seront en partie épargnés et en partie consommés pour un montant de 40,96 millions.
Etc
Etc…
Au total, l’analyse montre que les 100 millions initiaux ont donné lieu à 500 millions d’euros de revenus (100+80+64+51,2+40,96+… = 500)
On retient du multiplicateur keynésien :
● Tout investissement initial (privé ou public) va générer une somme de revenus dont le multiple dépend de la propension à épargner des agents. Plus l’épargne est importante plus le multiplicateur est faible.
● On retient également que l’égalité I= S est respecté a posteriori (ex-post), puisque la somme de l’épargne accumulée en fin de cycle correspond à l’investissement initial.
● L’ouverture des économies contribue également à affaiblir l’effet du multiplicateur
Voir la video suivante sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=rgiUVuzGxe0
Dans la crise actuelle les pays ont plutôt laissé jouer les stabilisateurs automatiques que mis en œuvre des politiques de relance volontariste et contra-cyclique. La tendance a plutôt été pro-cyclique, dans le sens de la crise. Les pays comme la France ayant de fort niveau d’endettement ont dû limiter leur déficit budgétaire pour pouvoir continuer à emprunter sur les marchés à des taux satisfaisants. Cette politique de réduction des déficits aggravant la situation de crise on parle de politique pro-cyclique (dans le sens du cycle).
Illustration doc.4 p.103 ou doc.2 p.102
Ainsi, on retient que les stabilisateurs automatiques agissent toujours de façon contra-cyclique.
Une politique volontariste en revanche peut-être contra-cyclique (politiques de grands travaux en 1929 aux E-U) ou pro-cyclique (comme aujourd’hui en Europe).
B) Les effets pervers de la politique de relance
1) Les effets d’éviction
Doc.1 p.104
1-lorsque l’Etat augmente ses dépenses publiques, les agents économiques anticipent une future augmentation des impôts et ils épargnent.
2-à revenus constants, si l’épargne augmente, la consommation diminue.
3-si les ménages dépensent leurs aides sociales en consommation de produits d’importation, alors la relance dans le pays profite aux pays étrangers.
4- l’effet multiplicateur est donc limité par les anticipations des agents et par l’ouverture des économies.
1er effet d’éviction : les fuites liées aux importations
2ième effet d’éviction : l’équivalence ricardienne
Lorsque le déficit est financé par endettement, les agents apprennent sur le long terme qu’il sera financé par des hausses d’impôts : ils épargnent en vue de ces hausses au lieu de consommer : baisse de la demande ;
-R. Barro montre l’inefficacité des politiques de relance financée par l’endettement : les agents anticipent une hausse future des impôts et ils préfèrent épargner plutôt que de consommer ou d’investir (ce qui renforce les explications de Friedman sur l'atténuation des effets de la relance sur la consommation).
doc.2 p.104
5-quand l’Etat n’est pas emprunteur, l’équilibre s’établit au point A et lorsqu’il est emprunteur, l’équilibre s’établit au point E.
6-avant la hausse des taux d’intérêt, les montants des fonds empruntés par les entreprises s’élèvent à F1 et après la hausse ils s’élèvent à F2.
7- l’effet d’éviction correspond au segment [F1 F3]. Avant l’intervention de l’Etat, les entreprises obtenaient une quantité F1 de fonds. Dès lors que l’Etat intervient, sa demande de fond correspond au segment [AB] ou [CE] et celle des entreprises privées passe à F3.
8-SI l’Etat récupère (à travers sa demande de fonds) des financements qui étaient au préalable destinés au secteur privé, alors la capacité à innover et à créer des richesses de ce dernier diminue de manière notable.
3ième effet d’éviction : On retient que l’effet d’éviction concerne les investissements privés sur les marchés financiers au bénéfice des emprunts d’Etat et les dépenses d’importations sur le marché des b&s.
Ainsi, si l'on reprend l'exemple du multiplicateur, on peut imaginer que les ménages augmentent leur taux d'épargne de sorte que 40% des revenus quittent le circuit (ils épargnaient auparavant 20%, plus 10% à présent qui s'ajoutent aux 10% de produits étrangers, soit 40% de fuite). Le multiplicateur est alors de 2,5.
2) Donc des règles plutôt que l’intervention
les économistes de la Nouvelle Ecole Classique préconisent l’abandon des politiques discrétionnaires au profit de règles transparentes, comme la fixation d’un objectif d’inflation (comme la BCE). « Rules rather than discretion, the inconsitency of optimal plans », célèbre article de Kydland et Prescott paru en 1977 dans le Journal of Political Economy, qui oppose à l’intervention de l’Etat, la mise en place de règles de bonne conduite (cf. Traités Européens).
Influencé par ce courant de pensée en économie, l’Europe s’est dotée d’outils tels que les politiques budgétaires sont contraintes par les traités européens
La France appartient à la zone euro dans laquelle la conduite des politiques conjoncturelles est complexe : la France n’a plus la maîtrise de sa politique monétaire, désormais unique pour les pays de la zone euro, et doit accepter les règles collectives en matière budgétaire : 3% du PIB (traité de Maastricht renforcé par le Pacte de Stabilité et de Croissance ; puis aujourd’hui 0,5% sauf en période de crise).
Critère de Maastricht (on parle des critères de convergence qui ont préparé le passage à la monnaie unique :
-Déficit public< 3% du PIB,
-dette publique <60% du PIB (nous venons de dépasser les 2000 milliards de dettes et nous frôlons donc avec les 100% du PIB ;
-taux d’intérêt dans une marge de + de 2 pts au dessus de la moyenne des trois pays ayant les taux d’intérêt les plus faibles ;
-taux d’inflation dans une marge de 1,5 pts au-dessus de la moyenne des trois pays ayant les taux d’inflation les plus faibles.
Comme vous le voyez, les autorités monétaires et budgétaires sont contraintes par ces critères de convergences (règles de convergence). D’autre part, le manque de coordination des politiques budgétaires nationales affaiblit l’efficacité des politiques conjoncturelles dans la zone euro. Enfin, les effets des politiques conjoncturelles ne sont pas mécaniques : de possibles modifications de comportement des agents économiques empêchent les pouvoirs publics d’avoir une parfaite maîtrise de la conjoncture.
mardi 14 mai 2024
correction de l'IE du 07/05
Présentation de la dissertation et réflexion sur le sujet suivant : Les politiques de relance par la demande sont-elles efficaces ?
Chapitre V – Qu’est-ce que la monnaie et comment est-elle créée ?
Q1 : Qu’est-ce que la monnaie ? Qu’est-ce qui justifie son existence ? A quoi sert-elle ? Sous quelles formes existe-t-elle ?
O1 : Connaître les fonctions et les formes de la monnaie
Les phénomènes monétaires sont aujourd’hui omniprésents dans les pays développés : taux d’intérêt, euro, inflation, et font régulièrement la une des différents médias. Pour la majorité des citoyens ils revêtent parfois un caractère énigmatique, les questions monétaires étant réservées à des spécialistes semblant bien éloignés des préoccupations du quotidien.
La monnaie est cependant un phénomène économique et social fondamental essentiel à la compréhension des économies de marché. Fruit de l’ingéniosité de l’esprit humain, la monnaie (l’argent) permet aux hommes de satisfaire leur besoin. Elle permet aussi de situer les hommes socialement (riches/ pauvres). Elle irrigue le système économique et le corps social un peu comme le sang qui circule entre les organes du corps.
L’évidence qu’est la monnaie doit être examinée, précisée.
Doc.1 p.118 - La parabole du troc
1-dvd contre jeux vidéos (avec Antoine) + jeux vidéos contre livres (avec Samia) + livres contre T-shirt (avec Issa) + T-shirt contre jeans (avec Chloé) : donc 4 échanges au lieu d’un avec la monnaie.
2-tous les prix absolus = 20 mais mise en évidence des doublons (on divise par 2) et vérification avec la formule.
3-100x99/2 =4950 prix
1000 x 999/2 = 499 500 prix
4-beaucoup de prix et double coïncidence des besoins
mercredi 15 mai 2024
→ sur ce marché, chacun vient avec les ressources dont ils disposent. Chaque participant s’est vu alloué une quantité de biens qu’il devra échanger contre d’autres pour satisfaire tous ses besoins. Dans une économie, chacun se spécialise et produit un bien spécifique qu’il vend pour obtenir d’autres biens. Les participants sont obligés de participer au troc, c’est-à-dire à un système d’échanges où les biens et les services sont échangés les uns contre les autres, car il n’y a pas de monnaie. L’un des principaux problèmes est donc le nombre de prix.
→ la double coïncidence des besoins : pour que le troc fonctionne, il faut que les deux participants à l’échange aient des besoins complémentaires. Il faut que l’agent A qui dispose du bien a, souhaite le bien b dont dispose l’agent B (jusque-là tout va bien). De plus, pour que l’échange ait lieu, il faut que l’agent B désire se séparer du bien b et qu’il souhaite acquérir le bien A (ça se complique donc). Mais ce n’est pas tout, il faut par ailleurs que la quantité de bien b que l’agent A veut acquérir corresponde dans le système de troc, exactement à la quantité de bien a dont l’agent B souhaite disposer (si on y arrive c’est un miracle). On surmonte donc ce problème en introduisant la monnaie.
Les premières analyses sur le rôle et la nature de la monnaie ont été principalement centrée sur son utilité économique. Selon une logique utilitariste, la spécialisation progressive des individus par métier a provoqué la multiplication des échanges pour se procurer auprès des autres ce qu’on ne produisait pas soi-même. Devant les carences du troc, l’idée d’un bien qui servirait d’équivalent général et serait accepté par tous s’est alors imposé. La monnaie se définit le plus souvent par les fonctions qu’elle remplit :
I-les fonctions de la monnaie
A/ les fonctions économiques
Doc. 4 p.119
1-quelles sont les fonctions de la monnaie présentée dans ce document ?
10-la monnaie facilité les échanges car elle résout le problème de la coïncidence des besoins et elle permet d’avoir moins de prix.
On distingue 3 fonctions économiques de la monnaie : intermédiaire des échanges, étalon de mesure et réserve de valeur.
-intermédiaire des échanges : moyen de paiement, la monnaie sert aux transactions. Elle permet de résoudre les difficultés du troc et notamment la double coïncidence des besoins. Encore faut-il que la monnaie soit acceptée par tous : bonne monnaie, dans laquelle on a confiance quant à sa capacité à conserver sa valeur.
-étalon de valeur : en fonction duquel les prix de tous les biens sont calculés : évaluation de biens et services hétérogènes. Cette fonction permet de déterminer des prix absolus (des prix en monnaie) ce qui représente une économie d’information et une simplification utile aux échanges par rapport aux nombreux prix relatifs de l’économie de troc.
Soit une économie de troc simplifiée, où 4 produits (ABCD) sont échangés. Une telle économie de troc implique 6 prix relatifs (n x (n-1)/2) pour pouvoir fonctionner. Avec une monnaie on a 4 prix absolus.
Prix relatif : la valeur d’échange de deux biens A et B est le prix du bien A exprimé en bien B. Par exemple, une table = 2 chaises. Un prix relatif donne lieu à deux prix absolus : 1 table = 2 chaises et 1 chaise = ½ table.
Ainsi, dans une économie à « n » biens et en l’absence de monnaie, il y aura [n x (n-1)]/2 prix relatifs.
(10 biens = 45 prix ; 100 biens =4950 prix ; 1000 biens = 499 500 prix).
Avec l’introduction de la monnaie, pour « n » bien, il y a « n » prix.
-réserve de valeur : la monnaie peut être conservée pour une utilisation ultérieure (épargne). Ainsi, la monnaie facilite le développement des échanges, mais la possibilité de différer l’utilisation du pouvoir d’achat qu’elle représente crée des risques de déséquilibre entre achats et vente dans l’économie.
●loi de Say : la loi des débouchés : les produits s’échangent contre des produits : loi de l’offre et de la demande→ la monnaie est neutre car elle n’est pas désirée pour elle-même : simple intermédiaire des échanges.
!!! loi de Say : Toute offre crée sa propre demande. Interprétation (!!! La loi de Say est souvent mal comprise) : les individus n’ayant pas beaucoup fait d’économie mais connaissant la loi de Say, pensent souvent, à tort, que Say dit la chose suivante : il suffit de créer un bien pour qu’immédiatement apparaisse une demande pour ce bien (toute offre crée sa propre demande, autrement dit O=D). Attention, dans cette approche, lorsqu’on parle de débouchés, ce sont les débouchés pour le bien produit, donc la demande : si je crée un bien il existerait immédiatement des débouchés pour ce bien. Evidemment, une telle interprétation suppose qu’il existe des outils pour informer la demande sur l’existence du produit. C’est la loi des débouchés. On pense donc immédiatement à la publicité. Or, Jean-Baptiste Say rédige son « Traité d’économie politique » en 1803, date à laquelle comme vous l’imaginez il n’y avait pas de publicité, ou en tout cas, elle n’était pas suffisamment développée pour garantir l’existence et la réalité d’une telle loi. Il y a donc erreur, ce n’est pas ça que Say voulait dire en parlant de loi des débouchés ou en disant que toute offre crée sa propre demande. Alors que voulait-il dire ? Eh bien tout simplement que lorsque le producteur vend sa production, il reçoit une quantité d’argent (produit de la vente) qu’il va forcément dépenser en se procurant d’autres biens et services pour satisfaire sa consommation ou pour produire. Autrement dit, son offre de b&s est à l’origine d’un revenu qui sera dépensé plus tard (expression d’une demande pour d’autres b&s). L’offre (ce qu’il produit et vend) est donc égale à la demande (ce qu’il consomme). La vente de production donne lieu à des revenus qui permettent de créer des débouchés pour d’autres productions (c’est ce que demande notre producteur initial). Donc toute offre crée sa propre demande : je produis→ je reçois des revenus → je dépense ces revenus (c’est ma demande pour un même montant que ma production). Bien sûr, pour que cette loi soit vraie, il faut que l’épargne ne soit pas très développée dans l’économie, car sinon évidemment, tout le produit de la vente n’est pas forcément consommé. Il me semble important que des jeunes Sayens comme vous ne fassent pas l’erreur courante précédemment expliquée sur l’interprétation de la loi de Say.
●vision keynésienne : avec la monnaie, j’offre (ou je demande) mais je peux ne pas acheter (ou ne pas offrir). L’invention de la monnaie porte en elle les germes du capitalisme. Avec la monnaie on a brisé le troc→ rupture irréversible entre l’acte d’achat et l’acte de vente. Je peux vendre aujourd’hui, attendre et acheter demain (alors que le troc m’obligeait à acheter et vendre aujourd’hui). Je peux décider de garder mon pouvoir d’achat en réserve.
Dans la vision de Keynes, la monnaie peut être désirée pour elle-même :
-transaction (intermédiaire des échanges)
-précaution (réserve de valeur)
-spéculation
La monnaie n’est plus neutre.
Pour assurer ces différentes fonctions, la monnaie doit avoir un certain nombre de qualité : elle doit être suffisamment abondante pour faciliter les échanges, mais pas trop pour éviter qu’elle perde de sa valeur. Les deux fonctions d’instrument des échanges et de réserve de valeur sont donc difficiles à concilier.
La monnaie (ou système de paiement) est l’institution qui rend possible la coordination des actions économiques des individus.
B/ les fonctions sociales
Les études ethnologiques rejoignent les analyses de nombreux chercheurs en sciences sociales pour remettre en cause le caractère exclusivement économique de l’utilisation de la monnaie. Elles insistent sur ses fonctions sociales.
1) La monnaie, un langage
On APPREND à se servir de la monnaie (règles de mathématiques), de plus, la monnaie est utilisée, partagée, échangée pour communiquer. Elle fonctionne avec des règles dans le cadre d’institutions qui visent à organiser la production, la consommation et les échanges.
!!! outil de communication : louis XVI et le valet de poste.
Les billets de monopoly ne sont utilisés et acceptés que dans le cadre du jeu (pour apprendre : socialisation). Les vrais billets ont été émis par une institution (la BCE) qui reconnaissent la validité de cette monnaie et en assure leur valeur d’usage (confiance par la maîtrise de l’inflation).
La monnaie est un élément constitutif d’une société, un langage commun qui socialise ses membres et leur permet de communiquer, à condition qu’elle soit prise en charge collectivement et qu’une confiance suffisamment solide s’instaure entre les citoyens et les autorités responsables.
La monnaie est un fait social qui repose sur la confiance à condition que tout le monde l’accepte et lui reconnaisse une légitimité. Pour cela il faut que l’émetteur inspire confiance aux agents qui vont chercher à se procurer cette monnaie. Confiance : capacité à faire face à ses engagements, à conserver la valeur de la monnaie (taux de change, taux d’inflation).
2)La monnaie, un instrument du pouvoir
Leuro est une institution qui permet d’homogénéiser les économies (système de prix unifié) et de les intégrer les unes aux autres (créateur d’identité).
Lorsque l’on voyage on conserve la même monnaie : on pourra consommer sans trop d’efforts intellectuels. Sentiment d'appartenir à une zone commerciale, un espace économique et monétaire (BCE), un espace politique…
L'euro a été en partie créé pour éviter la guerre des monnaies en Europe, compétition monétaire : donc unification. De +, même langage pour les échanges, comparaison des prix, fin des conversions qui facilitent les échanges.
Mais, à nuancer : GB, Dk, Suède… de +, pas encore d’histoire, pas de crise majeure (maintenant si)
Le premier franc est frappé à l’occasion de la libération du roi Jean le Bon en 1360 après paiement aux anglais d’une importante rançon d’or. A cette occasion, une pièce est frappée que l’on appelle le franc, car le roi est « franc des anglais », c’est-à-dire libéré des anglais, libre.
Chaque époque a sa monnaie : le florin (de Florence) qui circule le plus en Europe au XVII, le piastre et la pistole espagnole sont les plus répandues par la suite (Harpagon dans l’avare compte en pistole).
La monnaie a toujours été un enjeu du pouvoir : avant que la presse n’existe, les pièces sont le seul moyen de communication grand public. C’est par les pièces que les rois se font connaître (voir reconnaître : Louis XVI reconnut par un valet de poste) et c’est par les pièces qu’ils assurent l’unification du pays (Philippe Auguste qui supprime le dernier angevin après le contrôle de la Normandie, Louis XIV crée l’écu de Flandres après sa conquête, Charles VII pendant la guerre de 100 ans va jusqu’à fondre les monnaies de ses adversaires pour frapper ses propres pièces).
On peut parler de guerre des monnaies, comme aujourd’hui entre l’Euro et le Dollar.
La monnaie a une dimension sociale et politique. Politique car la monnaie est historiquement et consubstantiellement liée au pouvoir. Sociale car elle constitue un élément de référence commun aux membres d’une même société. Dans l’histoire de la France la monnaie a été un instrument d’unification politique. En imposant un système de paiement unique sur le territoire, elle a favorisé l’extension des échanges. De ce point de vue, la création de l’euro devait contribuer à forger un sentiment d’identité et d’appartenance européenne pour les citoyens des pays qui ont adopté cette monnaie.
L’euro est créé pour éviter les guerres monétaires en Europe. Réalité concrète depuis le 01/01/2002 : illustration de la dimension sociale et politique : contribution à la formation d’une identité européenne (point commun dans la vie quotidienne des européens) : l’euro et l’exemple type de dissociation entre monnaie et Nation.
A/ petite histoire de la monnaie
Histoire traditionnelle : monnaie marchandise puis métallique puis fiduciaire puis scripturale.
Histoire non traditionnelle (hétérodoxe) : en réalité difficile de savoir qui du bétail ou de l’or a été la première monnaie marchandise. Pour Brana et Cazals le billet apparaît simultanément aux monnaies métalliques et il semble même que la monnaie scripturale soit antérieure à la monnaie fiduciaire.
Historiquement, les premières formes de monnaies furent les monnaies marchandises et dès l’antiquité, la monnaie métallique constituée de métaux précieux et la monnaie scripturale. Plus tard, au Moyen Age, se développe l’usage de la monnaie de papier ou monnaie fiduciaire, constituée de billets convertibles à tout moment en métal précieux. Au début du XXème siècle, l’Etat décrète le cours légal des billets (obligation de les accepter comme moyen de paiement) et leur cours forcé (inconvertibilité en métal). La monnaie s’est aussi développée sous forme scripturale, constituée des dépôts à vue inscrits sur les comptes bancaires des agents économiques. Développement au XXème siècle de cette forme de monnaie connue depuis l’antiquité. Elle consiste en de simples jeux d’écritures sur livres de comptes des banques. Aujourd’hui, cette monnaie représente 90% des moyens de paiement. On assiste donc à un processus de dématérialisation de la monnaie.
!!!Pour D. Plihon, la monnaie scripturale aurait précédé l’invention du billet. Au-delà des monnaies marchandes, on a vu peu à peu s’imposer l’utilisation de métaux facilement conservables et divisibles et surtout dignes de confiance, grâce à l’image du prince qui en garantit la valeur. Parmi ces métaux, les plus rares et les moins altérables, l’or et l’argent seront adoptés comme étalon de référence.
A côté des princes et des rois qui ont le pouvoir de battre monnaie, certains marchands se spécialisent dans les activités bancaires et vont développer l’usage de la monnaie fiduciaire (billets). Simple certificat de dépôt de métal précieux, ces billets vont circuler peu à peu de manière autonome, dès lors que la confiance en leur valeur sera suffisamment établie. La tentation est alors grande d’émettre plus de billets.
Cours légal : la loi définit l’équivalent-or des billets et oblige les agents économiques à accepter les billets au même titre que les espèces métalliques.
Cours forcé : la banque centrale a le droit de ne plus accepter la conversion des billets contre des espèces métalliques.
B/ La dématérialisation de la monnaie
Doc.1b) p.122
t.à.f pour le 21/05 : rédigez une phrase avec la donnée 42,2 et répondre aux questions 6 et 7 du doc.1 p.122
mardi 21 mai 2024
B/ La dématérialisation de la monnaie
Doc.1b) p.122
Petit doute sur l'interprétation des données mais qui ne pose pas de problème quant à l'idée à retenir :
-en France en 1960, sur 100 moyens de paiement, 42,2 en moyenne correspondent à de la monnaie scripturale, d’après la banque de France.
-en France en 2018, sur 100 moyens de paiement, 4,6 sont des pièces et des billets d’après la banque de France.
6-la part de la monnaie scripturale dans les moyens de paiement en France a fortement augmenté entre 1960 et 2018.
(95,4-57,8)/57,8 x100 = 65 la part de la monnaie scripturale a augmenté de 65 % sur la période
95,4 – 57,8 = 37,6 la part de la monnaie scripturale a augmenté de 37,6 points.
7-Aujourd’hui, la monnaie au sens strict est composée de monnaie divisionnaire (pièces) et de monnaie fiduciaire (billets) et pour 90% de monnaie scripturale (dépôts à vue). Il s’agit d’actifs parfaitement liquides, c’est-à-dire immédiatement utilisables en moyens de paiement dans les transactions.
La monnaie se dématérialise car d’une part elle n’a plus de valeur intrinsèque et qu’elle devient abstraite. Le document illustre bien cette dématérialisation dans la mesure où la part de la monnaie scripturale augmente sur toute la période passant de 57,8% à 95,4%, soit une hausse de 37,6 points de %
!!! la dématérialisation ne signifie pas exactement dématérialisation du support : la carte à puce (carte bancaire) ou monéo sont des supports.
C/ les agrégats monétaires
Doc.3 p.123
12- une pièce de monnaie ou un billet de banque sont les actifs monétaires les plus liquides (on peut payer directement avec) et ils ne font courir aucune perte en capital si ce n’est à travers l’inflation.
14-8169/12198 x 100 = 67 (part de M1 dans M3)
7017/8169 x 100 = 85,9 (part des dépôts à vue dans M1) les dépôts à vue correspondent à de la monnaie scripturale, on en conclut donc à une dématérialisation de la monnaie.
Liquidité : aptitude d’un avoir à être convertible en moyen de paiement, à bref délai et sans coût et sans risque de perte en capital, la monnaie est en ce sens la liquidité par excellence. Ainsi, un billet peut être utilisé directement (très liquide), un livret (moins liquide) nécessite de passer à la banque avant pour retirer de l’argent du livret avant de l’utiliser ; enfin un titre de créance négociable prendra beaucoup plus de temps avant d’être transformé en monnaie utilisable pour faire ses achats (il faut prendre rendez-vous avec le banquier, faire passer l’ordre de vente du titre, etc, ce qui prend beaucoup plus de temps.
Dans la mesure statistique de la masse monétaire, la banque centrale s’intéresse plus particulièrement à l’agrégat monétaire M1. Mais la banque centrale définit également M2 et M3, agrégats reposant sur une conception plus large de la monnaie, incluant les actifs moins liquides, mais pouvant être convertis rapidement et sans risque en monnaie.
Masse monétaire : ensemble des actifs liquides, susceptibles d’être utilisés dans le règlement des dettes détenues à un moment donné par les agents économiques.
M1 = pièces + billets + dépôts à vue (divisionnaire+fiduciaire+scripturale)
M2 = M1 + dépôts à terme d'échéance < à 2 ans avec préavis de remboursement inférieur à 3 mois (livret A, livret jeune).
M2 = M1 + livret A, livret jeune, compte épargne logement (comptes sur livrets : CODEVI, livret d’épargne populaire)
M2-M1 = quasi-monnaie : argent disponible rapidement sans risque et sans coût (mais on ne peut pas payer avec).
M3 = M2 + titre de créance à court terme (<2ans) comme les SICAV monétaire (rapide et risque de perte réduit), des OPCVM, des sociétés de placements collectifs.
Les dépôts à terme d’une durée supérieure à 2 ans comme les plans d’épargne logement et les titres émis sur les marchés financiers comme les actions et les obligations, ne font pas partie des agrégats monétaires.
Masse monétaire : quantité de monnaie détenue par les agents non financiers d’une zone économique. Elle se décompose en trois agrégats monétaires qui comptabilisent les billets en circulation, les dépôts à vue et à terme dans les banques et les comptes sur livrets.
Q2 : Qui crée la monnaie et comment ?
O2 : comprendre comment le crédit bancaire contribue à la création de monnaie, à partir du bilan simplifié d’une entreprise et de celui d’une banque.
I/ Comment la monnaie est-elle créée ?
A) Qui a le pouvoir de créer la monnaie ?
1) Un peu de vocabulaire
Dette : engagement de remboursement d’une somme d’argent. Celui qui détient une dette envers quelqu’un est son débiteur. Les dettes sont inscrites au passif (comme dans le bilan de l’entreprise : passif : d’où viennent les ressources ? : fonds propres + dettes).
Créance : droit d’exiger le versement d’une somme d’argent. Celui qui détient une créance sur quelqu’un est son créancier. Les créances sont inscrites à l’actif du bilan.
∆ Les deux termes sont complémentaires : deux points de vue sur la même opération. Il n’y a pas de crédit sans ces deux agents. L’un ne va pas sans l’autre. Tout créancier à son débiteur et inversement.
Passif : d’où viennent mes ressources ? il désigne les engagements de l’agents économique, c’est-à-dire l’origine de ses ressources (soit il s’engage lui-même –fonds propres, engagement auprès des associés-, soit il s’engage auprès de quelqu’un –dette, engagement vis-à-vis d’un tiers-).
Actif : que faire de mes ressources ? il désigne les avoirs de l’agent économique, ce qu’il possède, donc l’utilisation de ses ressources (propriété d’un immeuble, d’une machine, créance sur d’autres agents économiques.
∆ les ressource (passif) sont utilisées pour financer les emplois (actifs)→ il y a toujours égalité entre actif et passif.
Les grands postes du bilan
| ACTIF (débit) | PASSIF (crédit) |
|
Actifs immobilisés - terrains - constructions (usines) - installations techniques, matériel, outillage - brevets, licences Actifs circulants - stocks - créances - trésorerie (monnaie et encaisse sur compte bancaire |
Fonds propres (Capitaux propres) - capital social - réserves - résultat
Dettes - dette à MT et LT - dette à CT |
2) les mécanismes de la création monétaire
a) Les crédits font les dépôts (la création ex-nihilo)
Doc.1 p.124
1-à l’occasion des crédits qu’elle accorde aux agents économiques.
∆ Les 10000 euros accordé au ménage Dupont ont-ils été retirés à un autre agent ? Non
∆ D’où vient la monnaie créée par la banque ? Sous quelle forme est-elle créée ? de nulle part, elle est créée à partir de rien, ex nihilo. Elle est créée sous forme scripturale.
il n’y a de création monétaire que par les banques.
mercredi 22 mai 2024
2) les mécanismes de la création monétaire
a) Les crédits font les dépôts (la création ex-nihilo)
Doc.1 p.124
1-à l’occasion des crédits qu’elle accorde aux agents économiques.
∆ Les 10000 euros accordé au ménage Dupont ont-ils été retirés à un autre agent ? Non
∆ D’où vient la monnaie créée par la banque ? Sous quelle forme est-elle créée ? de nulle part, elle est créée à partir de rien, ex nihilo. Elle est créée sous forme scripturale.
il n’y a de création monétaire que par les banques.
2- un crédit est source de création monétaire à condition qu’il soit réalisé ex-nihilo, c’est-à-dire à partir de rien. Donc tous les crédits ne donnent pas lieu à de la création monétaire. Les banques commerciales collectent également l’épargne des ménages pour financer certains prêts à court terme. La part des crédits financés par l’épargne ne contribuent pas à la création monétaire.
3-Les crédits font les dépôts dans la mesure où un crédit accordé par une banque à son client va se traduire instantanément par une écriture du même montant à l’actif du ménage sur son compte bancaire. Cet argent va être dépensé et va se retrouver dans les dépôts à vue des commerçants du premier agent.
5- Que se passe-t-il si l’entreprise Martin rembourse 2000 euros à sa banque ?
Bilan de la banque
|
Actif |
passif |
|
Prêt au ménage +8 000 |
Compte du ménage + 8 000 |
Bilan de l’entreprise Martin
|
Actif |
Passif |
|
Compte en banque + 8 000 |
Dette envers la banque + 8 000 |
Si le l’entreprise rembourse 2000 euros, son avoir su le compte diminue d’autant. Son endettement se réduit, ce qui constitue pour la banque X une réduction de la créance qu’elle détient sur l’entreprise. Il y a cette fois destruction de monnaie. C’est-à-dire que les avoirs monétaires du secteur détenteur de monnaie se réduisent. L’agent Martin possède 2 000 euros de moins. La quantité de monnaie mesurée par les agrégats comptabilisant les avoirs des agents non financiers a diminué de 2 000.
La masse monétaire s’accroît si et seulement si : création > destruction de monnaie (schéma de la baignoire). P.125
La création monétaire résulte donc essentiellement des mouvements de création et de destruction de monnaie. La masse monétaire correspond à un stock, c’est la quantité d’argnet présente dans l’économie à un moment donné, alors que les opérations de création et de destruction de monnaie correspondent à des flux. La masse monétaire s’accroît lorsque les mouvements de création de monnaie l’emportent sur les mouvements de destruction de monnaie. Les opérations de crédits y jouent un rôle décisif : les crédits font les dépôts.
b) Les autres sources de création monétaire
Doc. Les autres sources de la création monétaire (Doc les autres sources de la creation monetaire)
A côté de la monnaie divisionnaire émise par le trésor public et de la monnaie fiduciaire émise par la BCE, la monnaie scripturale est de loin la plus utilisée. L’essentiel de la création monétaire est donc le fait des banques commerciales à l’occasion des crédits qu’elles accordent aux agents non financiers.
Les deux autres sources de création monétaire sont l’acquisition de créance sur le Trésor Public et la conversion de devises.
La banque centrale est en France : la banque de France; en Europe : La Banque Centrale Européenne (BCE) et aux Etats-Unis : la Federal Reserve (FED)
II/ Les limites à la création monétaire
A) Un pouvoir limité par l’existence de fuites (demande de billets et solde de compensation)
1) Les deux fuites
Doc. Les limites à la création monétaire (Doc les limites a la creation monetaire)
∆ banque unique : pouvoir de création illimité ? Les crédits accordés reviennent sous forme de dépôts (comme dans l’exercice). La banque sera assurée de recevoir tous les crédits donc : pouvoir de création illimitée.
1-fuites constituées par le paiement des transactions à d’autres banques + fuites liées à la demande de billets des clients (voir petite histoire de la monnaie). En effet, le règlement des soldes de compensation et la réponse à la demande de billets des clients conduisent à réduire la quantité de monnaie centrale dont dispose les banques.
2-les banques doivent disposer de monnaie centrale : les billets. Non, elles n’ont pas le pouvoir de la créer, seule la banque centrale peut créer ces billets.
3-les banques ont le pouvoir de créer de la monnaie scripturale mais la demande de billets est une limite à ce pouvoir car elle suscite un besoin de monnaie centrale. Les banques ont intérêt à ce que la monnaie circule essentiellement sous forme scripturale car cela permettrait de desserrer la contrainte liée aux fuites occasionnées par la demande de billets.
La concurrence entre banques est féroce : attirer les clients permet d’avoir plus de probabilité de récupérer les crédits accordés sous forme de dépôts et donc de limiter les règlements des soldes de compensation.
2) Un pouvoir limité par le taux de réserve obligatoire
Doc.3 p.127
9-pour répondre à la demande de billets de leurs clients.
10- !!! 1/0,08 = 12,5 multiplicateur de crédit. A partir d’un crédit d e1000 euros ont peut créer 12500 euros.
11-si la banque baisse son taux de réserve à 5%
1/0,05 = 20 la baisse du taux de réserve accroît le pouvoir de création monétaire.
∆ Théorie du multiplicateur de crédit. Pour rendre compte du pouvoir de création de monnaie du système bancaire les économistes disposent de deux schémas :
-multiplicateur de crédit : existence de fuites (demande de monnaie centrale et taux de réserve)
Imaginons qu’une banque dispose de 1000 euros en monnaie centrale et qu’elle sait par expérience que ses clients lui demandent en moyenne 20% de leur dépôt en monnaie centrale.
Le crédit provoque une réaction en chaine : la création monétaire est un multiple de la création initiale. Le banquier dispose de 1000 euros qu’il peut prêter à un agent. Il sait qu’en moyenne, cet agent lui demandera 200 euros en monnaie centrale. Le banquier dispose donc de 800 euros qu’il peut prêter à un autre agent. De ces 800 euros, la banque sait que le client n’en demandera que 160 en billets (20%), elle dispose donc encore de 640 euros qu’elle va pouvoir prêter. Le prochain emprunteur demandera 20% de ces 640 euros en billets, soit 128 euros et il restera à la banque 512 euros à prêter…
∆ 1000 + 800 + 640 + 512 + … = 5000
La banque a donc la possibilité de créer 5000 euros de crédits à partir de ses 1000 euros de monnaie centrale (1000 x 5). Le multiplicateur de crédit s’élève ici à 5.
Or, 5 = 1/0,2
Le multiplicateur de crédit est égal à l’inverse du taux de réserve (20%).
Cette approche suppose que les banques détiennent les avoirs en monnaie banque centrale avant le crédit. Dans cette approche, la BC maîtrise la création monétaire puisqu’elle contrôle la monnaie centrale.
t.à.f pour le 20/05 : préparer l'interrogation écrite (programme : chapitre - Qu'est-ce que la monnaie et comment est-elle créée ?)
mardi 28 mai 2024
-Dans la théorie du diviseur de crédit, les banques créent de la monnaie dans une logique commerciale et elles cherchent ensuite à se procurer la monnaie banque centrale qui leur est nécessaire. Du point de vue quantitatif, aucun changement P/R au multiplicateur, mais le mécanisme est différent. Avec le diviseur de crédit, la création monétaire est bien réalisée à partir de rien et la BC est placée devant le fait accompli : la monnaie ayant été créée par les banques de second rang, la BC ne peut leur refuser systématiquement de répondre à leur besoin de liquidités au risque de provoquer une crise financière.
B) Comment les banques se refinancent-elles ?
Doc. Comment les banques se refinancent-elles (Doc le refinancement des banques)
1-Cela signifie emprunter de la monnaie centrale sur le marché monétaire auprès de banques qui ont des excédents de liquidités.
2-les banques commerciales sont parfois offreuses et parfois demandeuses de monnaie centrale sur le marché monétaire. La BC peut également, selon ses objectifs (rigueur pour lutter contre l'inflation et relance pour lutter contre le chômage), offrir, c’est-à-dire prêter de la monnaie centrale sur le marché monétaire, ou racheter de la monnaie.
3-le coût de refinancement est le coût de l’emprunt de monnaie centrale : le taux d’intérêt du marché monétaire.
Ainsi, le pouvoir de créer de la monnaie est limité par le besoin de refinancement. Pour faire face aux retraits des clients en billets et pour se régler les soldes de compensation, les banques doivent disposer de liquidités bancaires ou monnaie centrale. Quand ces liquidités sont insuffisantes, elles se refinancent en empruntant sur le marché monétaire, moyennant le paiement d’un intérêt.
Marché monétaire : segment du marché des capitaux sur lequel les institutions financières (trésor national, banque centrale, banques commerciales, gestionnaires de fonds, assureurs, grandes entreprises,…) s’échangent des titres monétaires à court terme (bons du trésor, marchés des billets de trésorerie) contre des liquidités. On distingue :
-le marché interbancaire
-le marché des titres de créances négociables (ouvert à tous, notamment aux entreprises qui peuvent trouver des ressources en émettant des billets de trésorerie ou y lacer des fonds par acquisition de bons du trésors, certificats de dépôts, billets de trésorerie.
Monnaie centrale : monnaie créée par la banque centrale sous forme fiduciaire ou laissée en réserve par les banques commerciales sur leurs comptes à la banque centrale.
Q3 : Qui contrôle le processus de la création monétaire ? Et comment ?
O3 : Comprendre le rôle de la banque centrale dans le processus de création monétaire, en particulier à travers le pilotage du taux d’intérêt à court terme sur le marché monétaire, et comprendre les effets que ces interventions peuvent produire sur le niveau des prix et sur l’activité économique.
Question de la régulation de l’activité monétaire. Comment réguler et contrôler la création monétaire ? quels impacts sur l’économie ?
I/ La régulation monétaire
- Le contrôle de la masse monétaire par la BC (la politique monétaire)
BC attentive au niveau de la MM (en particulier M1 et M3). L’idée est d’avoir une croissance de la MM qui accompagne celle de la production deb& s. Ni trop d’argent ni trop peu. S’il y a trop d’argent (inflation) et s’il n’y en a pas assez crise de liquidité. Comment agir pour maintenir la MM sur un bon sentier de croissance.
Doc.1 p128
1-premier paragraphe : comment la BC peut-elle agir ? taux d’intérêt et créances refinancées.
La BC utilise 3 canaux pour réguler la quantité de monnaie :
-taux d’intérêt
-réserves obligatoires
-Liste des créances
1) Le taux d’intérêt
Dans le cas du taux d’intérêt, la relation n’a plus de secret pour vous. En situation de relance monétaire, la BC augmente la quantité de monnaie centrale qu’elle offre au marché (choc d’offre positif), les autorités baissent le taux directeur auquel les banques commerciales vont se refinancer auprès d’elle. Si l’on considère que le taux d’intérêt est le prix de l’argent, alors, une baisse des taux constitue une baisse du prix de la monnaie et l’on s’attend donc à ce que la demande de crédit adressée aux banques commerciales augmente (demande de monnaie pour consommer ou pour investir). En facilitant l’accès à la liquidité pour les banques, la BC stimule la demande globale à travers les crédits à la consommation et à l’investissement. La croissance est relancée à travers les canaux de l’offre et de la demande. Inversement, pour lutter contre l’inflation, la BC doit mener la rigueur monétaire en augmentant afin de rendre la monnaie plus rare dans l’économie.
2) Le taux de réserve obligatoire
Dans le cas du taux de réserve obligatoire, le principe est le suivant. Lorsqu’une banque dispose de monnaie centrale elle peut accorder plus de crédit qu’elle ne détient de monnaie en comptant sur le fait que tous les agents ne viendront pas retirer leur argent en même temps. Ainsi, si les clients ne demandent en moyenne que 10% de leurs dépôts en monnaie centrale, une banque qui dispose de 100 euros de monnaie centrale peut espérer créer 1000 euros de crédits. Ici, le taux de réserve obligatoire s’élève à 10%. Imaginons à présent que les autorités monétaires décident de mener une politique de relance de la demande par la monnaie, elles peuvent alors diminuer le taux de réserve obligatoire, par exemple à 5%. Dans l’exemple précédent, la banque qui dispose de 100 euros de monnaie centrale pourra accorder 2000 euros de crédits (les 100 euros dont dispose la banque, correspondent bien à 5% du volume de crédit qu’elle peut octroyer). A noter par ailleurs que les clients ont, eux, toujours une tendance à utiliser des billets dans 10% de leurs dépenses, ce qui signifie que la banque devra éventuellement se procurer quelques euros supplémentaires pour faire face à la demande de ses clients en monnaie centrale. Dans tous les cas, cette mesure vise à stimuler l’offre de crédit et ainsi à favoriser la consommation et l’investissement. Inversement, la rigueur monétaire consiste à augmenter le taux de réserve obligatoire.
3) La liste des créances négociables
L’intervention de la BC sur le marché interbancaire a lieu lorsqu’une banque ne parvient pas à se refinancer. L’opération consiste pour la BC à élargir ou à réduire la liste des titres de créances négociables qu’elle s’apprête à refinancer. En d’autres termes, et de façon très simplifiée, les banques peuvent détenir des titres de créances sur d’autres agents (effet de commerce, billets de trésorerie, bon du trésor, obligations…) tout en ayant eux-mêmes des besoins de liquidités. Dans ce cas ils peuvent aller sur le marché monétaire et monétiser leur créance (un autre agent, une autre banque, la BC, va racheter cette créance). Ainsi, lorsque la BC souhaite augmenter la quantité de monnaie en circulation pour relancer l’activité, elle peut élargir (donc agrandir) la liste des titres de créance qu’elle va refinancer. Elle va donc refinancer plus de monde. Inversement, dans le cas d’une politique d’austérité, la BC réduirait la liste des titres de créance qu’elle s’apprête à refinancer, voire, elle vendrait elle-même certains de ces actifs (titres de créance détenus sur d'autres agents.) afin de réduire la quantité de monnaie centrale dans l'économie (les banques commerciales achètent des titres de créance à la BC).
Quand une banque a besoin de liquidités pour honorer les paiements effectués par ses clients (si ses clients retirent plus d'argent de leurs comptes qu'ils n'en déposent), elle les emprunte à une autre banque. De l’autre côté, quand une banque a des liquidités disponibles (ses clients remettent plus d'argent sur leurs comptes qu'ils n'en retirent), elle les propose aux autres banques. C'est ce que l'on appelle le marché interbancaire. Les banques se prêtent pour des durées très courtes, parfois seulement pour 24 heures, et jusqu'à un an. Les paiements entre banques se font exclusivement par l'intermédiaire des comptes qu'elles détiennent à la banque centrale. C'est pourquoi on parle de "monnaie banque centrale".
Les taux d'intérêt sur le marché interbancaire servent de référence aux banques pour fixer les taux d'intérêt des crédits qu'elles accordent à leurs clients.
La BC est la banque des banques. Elle seule crée la monnaie centrale (monnaie fiduciaire et scripturale circulant par l’intermédiaire des comptes que les banques détiennent à la banque centrale.
Elle crée de la monnaie en refinançant les banques de second rang, en accordant des crédits à l’Etat et en achetant des devises étrangères.
mercredi 29 mai 2024
B) Le pilotage du taux d’intérêt par les interventions sur le marché interbancaire
doc.2 p.129
6-politique monétaire : action des pouvoirs public visant à réguler la quantité de monnaie en circulation. On distingue des politiques expansive (relance) et restrictives (rigueur). Elles visent à agir sur les taux d’intérêt par ses interventions sur le marché interbancaire (open market), ou alors en régulant le taux de réserve obligatoires.
7-si BC augmente l’offre de monnaie en rachetant des titres elle provoque un choc d’offre : elle offre plus de monnaie au même prix qu’autrefois : offre > demande : baisse du prix. Et inversement en cas de politique restrictive.
8-voir courbes d’offre et de demande : achat de titre (augmentation de l’offre de monnaie : politique expansive : choc d’offre), alors baisse du taux d’intérêt.et augmentation des crédits consentis.
9-parce que les banques qui ont des liquidités à prêter, s’alignent sur les taux pratiqués par la BC : elles n’ont pas intérêt à prêter moins cher car elles perdraient de l’argent et elles ne trouveraient pas d’emprunteurs si elles prêtaient à des taux beaucoup plus élevés.
∆ intervention sur le marché monétaire : offre de liquidités ou manipulation des taux d’intérêt.
↘de l’offre de crédits ou ↗ des tx d’intérêt→ ↗tx d’intérêt du marché monétaire→↗ des tx d’intérêts des crédits à l’économie→↘ de la demande de crédit des agents économiques → frein à la création monétaire.
Et inversement.
la BC prête beaucoup de liquidités (achat de titres de créances négociables) aux banques et elle réduit les taux d’intérêt auxquels elle accorde les prêts.
La BC peut alors intervenir sur le marché monétaire pour influencer la création monétaire. Ses taux d’intérêt jouent un rôle directeur sur les taux du marché monétaire qui sont ensuite répercutés par les banques sur leurs clients. Leur augmentation freine la création monétaire tandis que leur diminution la facilite.
Banque centrale : banque des banques au sein d’un système bancaire hiérarchisé ayant pour mission de contrôler la création monétaire des banques de second rang et de tenir le rôle de prêteur en dernier ressort.
C) Les politiques monétaires
Doc.1 p.130
1) Politique de relance
Accroître la quantité de monnaie : baisse du taux d’intérêt, élargissement liste, baisse du taux de réserve : politique expansive, politique de relance qui consiste à redonner des liquidités à l’économie (pour investissement et consommation)
2-augmentation de l’offre de monnaie : baisse du taux d’intérêt : augmentation de la demande de crédit : augmentation de la demande globale : renforcement de l’inflation.
2) Politique de rigueur
Freiner la quantité de monnaie : augmentation des tx d’intérêt, réduction liste, augmentation du taux de réserve : politiques restrictives, de rigueur.
-Pourquoi une politique de rigueur renforce—t-elle la crise ? (q.4) Parce que la rigueur comprime la demande. Une diminution de la MM (la BC vend des titres de créances) conduit à une augmentation des taux d’intérêt, donc à moins de crédits à la consommation et pour l’investissement, et donc à moins de croissance
Donc, difficile de trouver le bon équilibre entre les deux : stop and go
II/ Pourquoi faut-il réguler la création monétaire ?
La banque centrale décide de ses interventions sur le marché monétaire en fonction des objectifs de la politique monétaire. Ceux-ci ne font pas l’unanimité parmi les économistes.
Politique monétaire : instrument de la politique économique visant à réguler l’évolution de la masse monétaire. Une politique monétaire expansive favorise la création monétaire (↘taux d’intérêt directeur, ↘taux de réserve, ↗liste des titres de créances négociable sur le marché), tandis qu’une politique restrictive la freine.
Objectifs finaux : stabilité des prix, croissance et emploi.
A) Priorité à la stabilité des prix
doc. priorité à la stabilité des prix (Doc priorite a la stabilite des prix)
Théorie quantitative de la monnaie : MV = PT
Une pièce de 1 euros circule 10 fois dans la journée, c’est la vitesse de circulation de la monnaie (V, combien de fois dans une journée une pièce passe-t-elle d’une main à l’autre ?).
« T » correspond aux nombres de transactions réalisées et « M » à la masse monétaire (c’est-à-dire la quantité de monnaie dans l’économie)
Le prix « P » des objets échangés est de 2 euros et 500 objets sont échangés chaque jour (c’est le nombre de transactions quotidiennes). La valeur des échanges de la journée est donc de 1000 (500 transactions à 2 euros = 1000).
Les économistes classiques (quantitativistes) font l’hypothèse que la vitesse de circulation (V) et le nombre de transactions réalisées (T) sont constants dans le temps de sorte que la masse monétaire (M) agit directement sur le niveau des prix (P). Si V et T sont constants c’est parce que les économistes classiques supposent que la monnaie est un voile, elle est neutre par rapport à l’économie réelle (nombre de transactions réalisés) : une modification dans l’économie monétaire n’a pas d’effet sur l’économie réelle.
Combien faut-il de pièce de 1 euro ?
Sachant qu’une pièce circule 10 fois dans la journée, la masse monétaire nécessaire à cette économie est de 100 euros. 100 pièces qui circulent 10 fois par jour = 1000.
∆ relation comptable, presque tautologique : équation monétaire. La monnaie fixe le niveau général des prix. Plus il y a de monnaie, plus les prix augmentent, mais l’économie réelle (vitesse de circulation et transactions) ne bouge pas. 10% de MM en + →10% d’inflation.
Tout se passe comme s’il y avait 2 secteurs dans l’économie : les usines, les entreprises, le travail, les consommateurs (économie réelle) et les banques qui injectent des liquidités et qui fixent les prix (économie financière et monétaire).
1-croissance excessive de la masse monétaire tandis que la production n’augmente pas au même rythme. Il y a trop de monnaie par rapport à la quantité de biens et services disponibles dans l’économie.
2-↗MM→↗ des revenus des agents (crédits…)→↗ demande de b&s.
Or, l’offre de b&s est constante →↗ prix
3-l’objectif principal est la stabilité monétaire et pour cela, la croissance de la masse monétaire doit être régulière.
∆ la politique monétaire ne doit pas être utilisée pour stimuler la croissance économique car le résultat est toujours de l’inflation.
4- pour atteindre cet objectif il faut surveiller la croissance économique et s’assurer que la masse monétaire n’augmente pas à un rythme plus rapide. La MM doit suivre la croissance des b & s et fournir à l’économie les moyens de paiement supplémentaires dont elle a besoin.
∆ BC indépendante du pouvoir politique.