mars

mardi 5 mars 2024

B) Le sociogramme, un instrument d’étude du réseau

Doc. Le sociogramme, un instrument d’étude des réseaux (Doc le sociogramme un instrument d etude des reseaux)

Un sociogramme est une représentation graphique d’une structure sociale (d’un groupe social, d’un réseau).

Ici, le lien étudié est l’amitié, une forme de la sociabilité. Les relations les plus nombreuses dans cette classe sont des relations « homosexuels », entre enfants du même sexe. Les garçons privilégient les liens masculins et les filles les liens féminins. Ainsi, on voit deux groupes se former sur la base du critère de genre.

Cette étude est particulièrement intéressant pour analyser l’évolution des relations entre filles et garçons aux plus jeunes âges. Les travaux de Moreno ont ainsi montré qu’avant la première année de primaire, les groupes d’enfants sont indifférencié sexuellement. Les filles et les garçons ont des amis filles et garçons. A partir de la première année de primaire, les relations commencent à se différencier et ce n’est qu’à partir de la 4ème année de primaire que la fracture est nette entre les deux groupes. Ce n’est qu’à la 8ème année que les relations retrouveront une forme hétérosexuelle.

   B. La force des liens faibles (les trous structuraux)

Doc. Les liens faibles dépendent de la structure du réseau (Doc les liens faibles dependent de la structure du reseau)

Jules et Jim ont autant de contacts directs (5), mais tandis que Jim peut accéder aux informations de deux groupes distincts (15 liens indirects), Jules, lui, peut accéder à cinq groupes différents . Il dispose de plus de trous structuraux, il accédera donc à plus d’informations.

Ronald Burt montre que le capital social réside dans la possibilité d’exploiter à son avantage les trous structuraux, c’est-à-dire le fait que dans le maillage des liens interpersonnels, il y ait des vides, des individus non reliés entre eux qui sont des opportunités pour l’individu de se poser en intermédiaire contrôlant les flux d’information et la coordination des actions entre les individus se trouvant de part et d’autre du trou structural. Les travaux de Burt montrent notamment que les liens faibles sont des liens très importants dans l’accès à certaines ressources rares : l’emploi ou le logement.

Trou structural : vide entre contacts non redondants. Un trou structural signifie que dans le maillage des liens interpersonnels, il y ait des vides, des individus non reliés entre eux, qui sont des opportunités pour l'individu de se poser en intermédiaire contrôlant les flux d'information et la coordination des actions entres les individus se trouvant de part et d'autre du "trou structural".

Attention, on s’intéresse à 3 critères pour caractériser la position des individus dans un réseau : au degré de liberté, au degré de pouvoir et au degré de centralité des individus.

-liberté : beaucoup de lien = peu de liberté

-centralité : position centrale dans le réseau

-pouvoir : capacité à exploiter les trous structuraux.

Avec le développement d’internet, le langage courant tend aujourd’hui à réduire les « réseaux sociaux » aux réseaux numériques. Mais pour les sciences sociales, un réseau est un ensemble d’unités sociales dans lesquelles les individus (ou des organisations sociales) se trouvent reliés par des liens créés lors des interactions sociales qui, certes, englobent les réseaux sociaux numériques, mais ne s’y réduisent pas.

doc. conclusif : le réseau des entreprises du CAC 40 (Doc le reseau des entreprises du cac40)

II/ Les réseaux comme facteur de lien social

A) L’expérience du petit monde

Bien que l’idée de réseau social soit à la mode en raison du développement de sites spécialisés permettant de relier de manière spécifique des individus sur internet, la notion de réseau social est bien plus ancienne. La sociologie des réseaux ou analyse des réseaux sociaux s’est développée bien avant la révolution informatique.

Réseau : à l'origine, tissu dont les chasseurs se servaient pour construire un filet permttant d'attraper des proies, Réseau sanguin, réseau nerveux, réseau autoroutier, de chemin de fer, puis réseau informatique, puis réseau des réseaux (internet). Il ne s’agit plus d’infrastructures permettant aux individus de communiquer mais de relations entre individus et groupes.

Doc. Le monde est petit (Doc le monde est petit)

La sociologie étudie les groupes dans lesquels s’insèrent les individus en fonction de critères définis a priori : âge, sexe, profession, etc. les analyses consacrées au réseaux sociaux étudient ces structures collectives a posteriori comme un produit de relations entre individus : les réseaux se structurent à partir de relations interpersonnelles et prennent des configurations qui influencent les décisions et les comportements.

B) sociabilité de proximité, de rencontre

doc.4 p.181

10-on parle d’une perturbation des sociabilités antérieures car les individus qui quittent leur lieu de résidence pour une mutation professionnelle n’ont plus la possibilité de voir leurs amis et ils doivent s’en faire de nouveaux dans un environnement qui n’y est peut-être pas propice.

11-horaires atypiques, mutation professionnelle ou acceptation d’un emploi loin de son domicile

12-après une rupture biographique (séjour en prison, divorce...)

Les usages du numérique sont totalement intégrés au mode vie contemporains, notamment celui des générations nées après 1980. Cela a permis de développer de nouvelles formes de sociabilité dites virtuelles. Le développement des réseaux numériques a renforcé le lien social (recherche d’emploi, financement collaboratif, engagement solidaire…) mais il a aussi facilité l’apparition de certains risques (harcèlement, infox…)

caractéristiques des sociétés actuelles, le numérique prend une place croissante dans la vie des individus : changement profond dans la condition humaine (produire, consommer, échanger). Transformation profonde de la condition humaine.

La plupart du temps les liens virtuelles sont une réplique des liens échangés dans la vie réelle. Souvent, le numérique ne sert pas à créer de nouvelles relations mais à entretenir les anciennes.

C) bénévolat (et non marchand) et numérique

doc.3 p.183

6- mettre en relation des jeunes qui souhaitent s’engager dans la vie associative et des associations. Les jeunes vont ainsi être mis face à une multitude d’associations dont ils ignoraient l’existence et il est évident qu’en facilitant ainsi la mise en relation, davantage de jeunes vont s’engager par rapport à la situation où le site n’existerait pas.

une association est une organisation qui rassemble des individus ayant des connaissances et des compétences différentes dans le but de produire des b&s non-marchands. Ainsi, les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) permettent une plus grande facilité de mise en relation des besoins et des capacités.

De plus, les NTIC permettent la mise en place d’autres systèmes d’échange. Ainsi, le troc se trouve facilité dans la mesure où le problème de la double coïncidence des besoins est en partie résolue par la grande capacité de mise en relation des individus que permettent les NTIC : plus de chance de trouver quelqu’un qui a ce que je souhaite et qui souhaite ce que j’ai.

Les NTIC ont permis le développement de plateforme d’échange non marchandes : peer to peer.

t.à.f pour le 06/03 : préparer l'interrogation du 06/03 (demain), programme : tout depuis le 7 février.

mercredi 6 mars 2024

interrogation écrite (15 minutes)

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une association est une organisation qui rassemble des individus ayant des connaissances et des compétences différentes dans le but de produire des b&s non-marchands. Ainsi, les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) permettent une plus grande facilité de mise en relation des besoins et des capacités.

De plus, les NTIC permettent la mise en place d’autres systèmes d’échange. Ainsi, le troc se trouve facilité dans la mesure où le problème de la double coïncidence des besoins est en partie résolue par la grande capacité de mise en relation des individus que permettent les NTIC : plus de chance de trouver quelqu’un qui a ce que je souhaite et qui souhaite ce que j’ai.

Les NTIC ont permis le développement de plateforme d’échange non marchandes : peer to peer.

III/ effets pervers

A) une redéfinition du "je"

Doc.2 p.156

5-l’adolescence est un moment clé de la socialisation car l’individu est dans un moment très important de la construction de son identité. Qui suis-je ? Que vais-je devenir? Il se cherche : quelle est mon identité sexuelle ? L'adolescent peut avoir des difficultés à se situer du fait de la socialisation par ses pairs qui le conduit à une forme de déviance vis à vis de la socialisation parentale.

6-identité singulière : originalité / et conformité : assez de pouints communs avec les autres pour s’intégrer.

Avec leur smartphone, les individus se mettent en scène, comme des comédiens de manière très artificielle (selfie…). Celui qui ne joue pas le jeu de la popularité et des réseaux sociaux est alors considéré comme un « no life », un "sans ami", son prestige social diminue.

Un individu individualisé sous contrainte du groupe. Finalement, notre dépendance à l’objet fait que l’individu est aujourd’hui plus fragile et davantage soumis aux contraintes du groupe, et sensible au regard des autres.

B) Les réseaux sociaux ont facilité l’apparition de certains risques

Cyber harcèlement, cyber web, fake news, réseaux pédophiles ou de prostitution, arnaques en tout genre, falsification d’identité, revenge porn…

Par ailleurs, il semble qu’une utilisation excessive des réseaux sociaux et du numérique en général soit associée à un plus grand sentiment d’isolement. Mais rien n’est moins sûr, l’idée que le numérique est désociabilisant est une prénotion, néanmoins son impact est ambivalent : en fonction des situations, des usages et de la personnalité de l'individu, celui-ci peut très bien lutter contre l’isolement ou le renforcer.

IV) un impact limité sur les liens sociaux : l'exemple des sites de rencontre

doc.4 p.183 

En france, en 2013, selon Population et Sociétés, sur 100 individus âgés de 26 à 30 ans, 29 se sont déjà connectés à un site de rencontre.

Le taux d’usage est en augmentation mais reste encore très faible (14% en 2014) pour tous les âges entre 2006 et 2013. On constate que le taux d’adhésion diminue avec l’âge (corrélation négative). Usage sur-représenté chez les jeunes et sous-représenté chez les seniors.

et doc.3 et doc.4 p.183

l'homogamie (avoir un conjoint appartenant au même groupe social) s'explique en partie car il existe des lieux de rencontre spécifiques en fonction de la PCS. Si les rencontres se font sur internet, il n'y a donc plus de lieux de rencontre spécifiques et l'on pourrait imaginer que l'homogamie disparaît.

Or, comme le montre le document 4, le numérique ne change rien au processus homogamique de rencontre entre conjoints, puisque la sélection du conjoint ne se fait plus à travers le lieu de rencontre mais à travers l'expression écrite qui permet de reconnaître le capital culturel des individus, donc qui donne une indication sur le statut social. On assiste donc à une homogamie de l'écrit.

Q5 : Comment les liens sociaux peuvent-ils s’affaiblirent ?

O5 : comprendre comment différents facteurs (précarité, isolement, ségrégations, ruptures familiales) exposent les individus à l’affaiblissement ou à la rupture du lien social.

I/ les facteurs de rupture du lien social

A) Dans l’emploi (chômage et précarisation)

Doc.2 p.186

Taux de chômage = chômeurs / population active x 100

t.à.f pour le12/03 : répondre aux question 4,5,6 et 7 du doc.2 p.186,

mardi 12 mars 2024

correction de l'IE du 06/03

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Q5 : Comment les liens sociaux peuvent-ils s’affaiblirent ?

O5 : comprendre comment différents facteurs (précarité, isolement, ségrégations, ruptures familiales) exposent les individus à l’affaiblissement ou à la rupture du lien social.

I/ les facteurs de rupture du lien social

A) Dans l’emploi (chômage et précarisation)

Doc.2 p.186

Taux de chômage = chômeurs / population active x 100

Tx de chômage = 2776/(26512+ 2776) x 100 = 9,5

En France, en 2017, d’après l’INSEE, sur 100 actifs, 9,5 sont au chômage.

La part des personnes en contrats indéderminés parmis les actifs occupés s'élève à 73%.

La part des emplois à temps partiel a augmenté de 10 points entre 1975 et 2017.

Temps partiel, chômage, moins de temps passé dans l’entreprise à se socialiser et à se sociabiliser.

Par ailleurs moins de revenu pour consommer et entretenir des liens marchands et des liens de sociabilité.

la crise de l’emploi : une crise du lien social

2,8 millions de chômeurs ; temps partiel (de 8% en 1980 à 18% aujourd’hui, stable depuis 1995 et dans un tiers des cas, il est subi), entre 2000 et 2012 le nombre de cdd de moins de un mois est passé de 1,6 millions à 3,7 millions.

Le chômage est un élément très important et déstructurant pour les individus car être privé d’emploi empêche les liens professionnels, être privé de rémunération éloigne du lien marchand, très significatif dans la société contemporaine, et rend plus difficile certains liens associatifs ou culturels.

De même que le paupérisme était caractéristique du XIX° siècle (misère des sociétés industrielles), la précarisation est un problème central des économies modernes commandé par les exigences technico économiques (besoin de flexibilité des entreprises). Une partie de la classe ouvrière intégrée à la classe moyenne est menacée de basculement.

!!!précarisation + montée du chômage sont les manifestations d’un déficit de places occupables dans la structure sociale (on parle de surnuméraire).

La précarisation croissante du travail dont le signe est la montée des formes particulières d’emploi (cdd, interim, temps partiels) fragilise donc la fonction intégratrice du travail (socialisation, sociabilisation, cosntruction de l'identité sociale). Par ailleurs, l’évolution de la durée hebdomadaire du travail est passée de 44 à 35 heures par semaines entre 1946 et aujourd’hui: moins de temps passé dans l’entreprise.

D. Méda : Le travail, une valeur en voie de disparition (elle entend par là qu’il existe d’autres manières de s’intégrer à la société : notamment le tissu associatif).

Pour D. Schnapper (contre la fin du travail) le travail est toujours une valeur fondamentale de nos sociétés : + on est important et plus on travaille car les responsabilités sont plus fortes. Cependant, ce n’est pas parce qu’on travaille moins (35 h, mi temps involontaire, chômage…) que le travail est moins important. Le travail n’a pas cessé d’être une norme, d’avoir de la valeur et d’organiser la vie collective. On travaille moins mais le travail reste central pour ceux qui travaillent comme pour ceux qui n’ont plus d’emploi. C’est le moyen d’assurer la vie matérielle, de structure le temps, c’est le lieu d’expression de la dignité de soi et des rapports sociaux.

B. Dans la famille (divorce)

!!! Non traité en cours Emile DURKHEIM, Le Suicide, 1898 : Etude sur le suicide. Le fait d’être marié et avec des enfants protège du suicide. Le suicide est un fait social (observable partout depuis toujours) qui peut s’analyser selon une approche holiste. Le suicide s’explique par une intégration trop forte ou trop faible et par une régulation trop forte ou trop faible. Ainsi Durkheim observe que le célibataire sans enfants se suicide plus que le célibataire avec enfants qui se suicide plus que l’homme marié sans enfants qui se suicide plus que l’homme marié avec enfant.

Doc.1 p.186

En France, en 2016, d’après l’INSEE, sur 100 personnes décédées, 60 en moyenne sont mortes dans un établissement de santé.

Nous observons une hausse du taux de décès dans les établissements de santé de 20 points, tandis que dans le même temps le taux de décès à la maison a diminué de 30 points et que le taux de décès en maison de retraite a légèrement augmenté (+ 10 points). Ces données nous montrent que la famille (le domicile) est de moins en moins présente dans les derniers ours de vie, remplacée par des institutions médicales ou de vieillesse.

Années 70 : réforme hospitalière sur la médicalisation des derniers jours.

Attention, problématique démographique : vieillissement, qu’allons-nous faire de nos vieux ? les individus vivent plus longtemps, donc plus de veufs (célibat/isolement).

Le chômage peut enfin provoquer certaines ruptures familiales (Le salarié de la précarité, Serge Paugam). Hypothèse contredite dans le travail d'Olivier Schwartz sur le monde privé des ouvriers.

Mais ces ruptures ne sont pas inéluctables car les personnes qui sont au chômage peuvent avoir des réseaux assez denses, mais elles existent et d’autant plus que les personnes sont isolées socialement.

C) Sur le territoire (Ségrégation spatiale)

Doc.3 p.187

Double mouvement de rupture du lien : lorsque les catégories aisées viennent habiter dans les quartiers populaires (gentrification) ils apportent avec eux leur ordre moral qu’ils cherchent à imposer. Contre le bruit et les odeurs, contre les petits trafics (qui font vivre des familles pauvres), contre les incivilités, contre les jeunes dans la rue…et cela nuit au lien social avec les communautés déjà établies. Par ailleurs cet afflux massif des catégories aisées dans ces quartiers à l’origine populaire (19è arrondissement, 20è, Montreuil, Bagnolet, etc) contribue à l’augmentation des prix de l’immobilier ce qui fait fuir les populations populaires

Ségrégation spatiale n’est pas une volonté des minorités à se constituer en communauté. Le communautarisme résulte d’un refus de mixité sociale de la part des classes moyennes hautes.

Les inégalités sociales fragilisent aussi les liens sociaux entre les plus favorisés et les plus démunis. Cela donne lieu à des phénomènes de ségrégation spatiale.

II/ des facteurs qui se cumulent

A) Un processus de désaffiliation

Doc.1 p.188

1-Jeanne serait placée dans la zone d’intégration

2-chômage de courte durée, emplois précaire (temps partiel subi en CDD) pour la zone de vulnérabilité et le SDF pour la zone de désaffiliation.

3-cumul des problématiques liées à l’emploi et à la sociabilité

mécanisme : stabilité, précarité, chômage, divorce, rupture des sociabilités amicales, désaffiliation

La pauvreté n’est pas un phénomène récent qui serait arrivé avec la montée du chômage. Après la guerre, la misère était plus présente qu’aujourd’hui et elle frappait surtout les personnes âgées et les salariés agricoles, les indépendants appauvris par les transformations structurelles de l’économie et quelques marginaux. Elle devait disparaître avec l’extension du salariat.

L’exclusion est avant tout un processus de désaffiliation sociale (R Castel, les métamorphoses de la question sociale). La désaffiliation est un processus de rupture progressive des liens sociaux qui mène à l'exclusion.

Lors d’une crise, la zone de vulnérabilité se gonfle et se déverse dans la zone de désaffiliation. La cohésion sociale dépend alors des relations entre ces trois zones.

mercredi 13 mars 2024

A la suite d’un échec professionnel ou lorsqu’ils ne parviennent pas à retrouver du travail les individus prennent conscience de la distance qui les sépare de la grande majorité de la population, sentiment que leur échec est visible pour tout le monde, puis assistance sociale (RSA), puis fragilité (dépendance vis-à-vis des travailleurs sociaux, à ce stade là l’individu a refusé plusieurs emplois) : ZONE D’ASSISTANCE ou de VULNERABILITE.

Mais lorsque les aides cessent et que les handicaps se cumulent, les individus sortent du filet ultime de la protection sociale et connaissent des situations de plus en plus marginales : désocialisation, rupture : ZONE DE DESAFFILIATION.

Mais l’exclusion est également un processus de disqualification sociale. Le terme de disqualification sociale signifie que les individus ne semblent plus « qualifiés » pour s’intégrer dans la société, ils n’en n’ont plus l’aptitude. On évoque alors une absence d’aptitude professionnelle et un refoulement de l’expérience de l’assistance

Disqualification : processus de privation des qualifications et de refoulement hors du marché de l'emploi (caractère multidimensionnel, dynamique et évolutif de la pauvreté). Les personnes pauvres sont suspectées de profiter du système. Type de pauvreté actuelle dans un système de protection sociale qui n’est plus légitime aux yeux de certains.

Exclusion : processus par lequel un individu, en accumulant des handicaps sociaux (pauvreté, perte de logement, perte de sociabilité) finit par ne plus pouvoir partager les mêmes normes de vie que les autres : marginalisation.

B) Des facteurs cumulatifs

Doc.2 p.188

De la sphère du travail à la sphère familiale

Retour sur Paugam et Schwartz : Le chômage peut provoquer certaines ruptures familiales (Le salarié de la précarité, Serge Paugam). Hypothèse contredite dans le travail d'Olivier Schwartz sur le monde privé des ouvriers. Les ruptures ne sont pas inéluctables car les personnes qui sont au chômage peuvent avoir des réseaux assez denses, mais elles existent et d’autant plus que les personnes sont isolées socialement.

Doc.3 p.189

En France, en 2018, d’après l’Observatoire des inégalités, sur 100 chômeurs, 25,3 sont pauvres.

En France, en 2018, d’après l’Observatoire des inégalités, sur 100 individus vivant dans une familles monoparentales, 19 sont pauvres.

La fragilisation du lien familial augmente le risque de pauvreté (question 8-)

Taux de pauvreté : nb de pauvres / population  x 100

Etre pauvre : avoir un revenu inférieur à 50% du revenu médian (définition de l’INSEE) ou alors un revenu inférieur à 60% du revenu médian (définition d’EUROSTAT).

Pour Serge Paugam l’exclusion dépend du type de pauvreté (non traité en cours):

-marginale : héréditaire, stigmatisation/ solution : insertion (caractéristiques des sociétés modernes en expansion où le chômage est faible mais avec affaiblissement des solidarités familiales). Ce sont les exclus du système en situation de croissance avec plein emploi et protection sociale (les oubliés de la croissance). La pauvreté est alors un phénomène limité et invisible, on parle d’une pauvreté résiduelle, la pauvreté est alors le révélateur de l’inadaptation sociale. Pauvreté caractéristique des 30 glorieuses.

-disqualifiante : dépendance vis-à-vis des institutions / solution : réinsertion. Le chemin vers l'exclusion se fait également par étapes, comme chez Castel, mais il ne s'intéresse lui qu'à la phase de fragilisation du lien social : fragilité, dépendance, rupture. La zone de fragilité de Paugam correspond à la zone de vulnérabilité de Castel.

-pauvreté intégrée dans les pays du sud où les liens familiaux sont très forts et où les individus participent souvent à l’économie informelle.

Le chômage peut entrainer de fortes ruptures du lien social : divorce, rupture des liens amicaux car rupture du lien marchand et ce d’autant plus que la personne est seule et (ce qui est cumulatif) participe peu à la vie associative, ruptures des horaires et des relations professionnelles.

Perte d’emploi (chômage) → fragilisation des liens familiaux (divorce) → perte de la garde de enfants → perte du logement → pauvreté et exclusion→ difficulté à retrouver un emploi → aggravation de la situation : …

Lieu d’habitation → discrimination à l’embauche → précarité et pauvreté→ difficulté pour se stabiliser (mariage, enfants) → instabilité familiale → risque de rupture familiale → célibat → isolement et risque de perte du logement→ exclusion.

De multiples éléments peuvent venir affaiblir voire rompre les liens sociaux et tendent à se cumuler. Ainsi les ruptures familiales, s’accompagnent fréquemment de difficultés sur le plan professionnel (chômage ou précarité), qui elles-mêmes exposent à la pauvreté et à l'exclusion, rendant encore plus difficile le retour vers l'emploi et la constitution de nouveaux liens (conjugaux ou amicaux...). Pour les sociologues, la pauvreté est plus qu’un manque de ressources économiques. Elle décrit une relation sociale par laquelle certains agents sociaux sont rendus dépendants de reste de la société.

La précarité et le chômage peuvent affaiblir les liens sociaux, d’abord professionnel puis amicaux, et conduire à un processus de désaffiliation sociale (castel) ou de disqualification sociale (Paugam) avec une dépendance à l’aide sociale.

S’ajoutent à cela d’autres facteurs pouvant affaiblir les liens sociaux qui touchent plus particulièrement certaines catégories de la population : dépendance des personnes âgées, discrimination, ségrégation spatiales et scolaire, handicaps, etc.

fin du chapitre

Présentation de l'EC3

t.à.f pour le 19/03 : construire le tableau d'analyse des document du sujet d'EC3 (raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire) de la p.197, construire le plan et rédiger l'introduction.

mardi 19 mars 2024

correction de l'EC3 p.197 : tableau de synthèse des documents, plan, introduction. Nous n'avons pas corrigé la conclusion mais n'oubliez pas, dans la conclusion on dit ce qu'on a dit, il suffit donc de reprendre chaque idée du raisonnement (chaque partie).

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Chapitre VI – Comment les agents économiques se financent-ils ?

Q1 : Quel est le principe du financement de l’économie ?

O1 : comprendre que le financement consiste à couvrir des besoins de financement par des capacités de financement.

I/ Des agents économiques en capacité ou en besoin de financement

A) Les secteurs institutionnels

6 secteurs institutionnels :

-ménages : ensemble d’individus liés par un lien de parenté (filiation et/ou alliance) ou non, vivant sous le même toit. Un individu célibataire forme un ménage. + entreprise individuelle (EI).

-sociétés non financières (SNF): entreprises privées produisant des b&s hors activités monétaires et financières.

-sociétés financières (SF) : banques et assurances.

-APU : administrations publiques centrales, locales et de sécurité sociale.

-Institution sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) : les associations

-RDM (Reste du monde)

B) Des agents à besoin de financement

Doc.3 p.91

7- elles ont des perspectives de croissance importante. Une start-up a innové dans le secteur des nouvelles technologies et elle cherche des financements pour développer son idée. Elle n’a pas encore généré de ressources suffisantes pour financer son développement. Activité qui se crée ex-nihilo, à partir de rien.

8-sans financement on ne peut produire et se développer (pas de RD, pas de commercialisation ou d’accès au marché)

Une entreprise innovante qui a développé un prototype d’une nouvelle machine a besoin d’argent pour passer à la production industrielle, construire une usine, créer un réseau de distribution, payer des salariés avant même d’avoir commencé à vendre ses produits.

Besoin de financement : situation d’un agent économique lorsque la somme de ses ressources est inférieure à la somme de ses dépenses. (lorsque son épargne est inférieure à ses investissements).

comprendre le besoin de financement d'un point de vue mathématique :

Soit R le revenu d'un agent économique. On peut écrire :

R = C + E  avec C : la consommation et E : l'épargne. En effet, lorsqu'un agent économique dispose d'un revenu, il peut le consommer ou l'épargner (pour investir ensuite)

Par ailleurs, si l'on considère les dépenses d'un agents, celles-ci correspondent soit à de la consommation soit à de l'investissement (dans les deux cas il s'agit d'une dépense). Ainsi, 

Si R < C+I alors l'agent a des revenus insuffisants pour financer sa consommation et ses investissements, on dit alors qu'il est en situation de besoin de financement. Vous constatez que ses ressources (son revenu) sont inférieures à ses dépenses (C+I).

de plus, nous savons que R = C+E

donc si nous remplaçons R par C+E dans l'inégalité, celle-ci devient

C+E < C+I

donc E< I

l'agent économique est en situation de besoin de financement lorsque son épargne est inférieure à ses investissements.

C) Des agents à capacité de financement

Doc.2 p.90

4-Svitlana parvenait à épargner environ les 3/4 de son revenu annuel, donc la part qu'elle consacre à la consommation s'élève à un quart.

comme nous l'avons vu  :

R = C+ E

Nous pouvons donc écrire :

R/R = C/R  + E/R

C/R correspond à la propension moyenne à consommer (quelle est la part du revenu qui est consacrée à la consommation ?)

E/R correspond à la propension moyenne à épargner (quelle est la part du revenu consacrée à l'épargne ?)

Ainsi,

1 = C/R  + E/R

Le document nous apprend que Svitlana épargne les 3/4 de son revenu, donc : 

1 = C/R + 3/4

d'où

C/R = 1- 3/4

C/R = 1/4 = 0,25 = 25%

Svitlana consomme 25% de son revenu.

5-capacité de financement puisqu’elle réduit sa consommation au strict minimum.

6-Pour le moment elle est en situation de capacité de financement car ces recettes excèdent ses dépenses, elle dégage une épargne, mais lorsqu'elle réalisera les dépenses importantes qu'elle prévoit, elle sera probablement en besoin de financement.

capacité de financement : situation d’un agent économique lorsque la somme de ses ressources est supérieure à la somme de ses dépenses (lorsque les investissements et la consommation sont inférieurs à l’épargne).

Dans ce cas R > C+I    (les ressources sont supérieures aux dépenses : l'agent est en capacité de financement)

or R= C+E

donc C+E > C+I

donc E>I

II/ les capacités de financement répondent aux besoins de financement

A) Des agents structurellement en besoin de financement et d’autres structurellement en capacité

Doc. Les agents à capacité et à besoin de financement (Doc les agents a capacite et a besoin de financement)

1-en 2008, en France, d’après l’INSEE, les APU ont un besoin de financement qui s’élève à 63,5 milliards d’euros.

mercredi 20 mars 2024

II/ les capacités de financement répondent aux besoins de financement

A) Des agents structurellement en besoin de financement et d’autres structurellement en capacité

Doc. Les agents à capacité et à besoin de financement

1-en 2008, en France, d’après l’INSEE, les APU ont un besoin de financement qui s’élève à 63,5 milliards d’euros.

En 2004, en France, d’après l’INSEE, la Nation exprime une capacité de financement de 9,2 milliards d’euros

2-capacité : sociétés financières et ménages

Besoin : sociétés non financières, APU et ISBSLM

La lecture des informations chiffrées fait apparaître pour certains secteurs des ressources < aux emplois (les emplois sont les dépenses, comment l’argent est-il « employé » ?) et ce de façon quasi structurelle. Certains secteurs sont en besoin de financement (ils ne sont pas en mesure de générer eux-mêmes l’ensemble des fonds nécessaires à la réalisation de leurs opérations, ils ont recours à un financement externe : ils s’adressent à un autre agent pour se procurer des ressources), ce sont les sociétés non financières, les APU et les associations (ISBSLM), ces deux derniers secteurs appartenant au secteur non marchand on comprend aisément qu'ils soient en besoin de financement.

A l'inverse les secteurs qui sont structurellement en capacité de financement sont les banques (sociétés financières) et les ménages qui dégagent une épargne (ils ne consomment pas toutes leurs ressources).

B) Besoin et capacité de financement de la nation

Q3 et 4 du doc. Précédent.

3-65,6 pour ménages / -56,2 pour la nation (besoin de financement)

4-auprès du reste monde (soit excédent commercial, soit Investissement direct à l’étranger qui entrent sur le territoire soit investissement de portefeuille).

Si la nation présente un besoin de financement, celui-ci est financé par le reste du monde. A l’inverse, lorsque la Nation dégage une capacité de financement, elle peut alors répondre au besoin de financement d’autres pays.

PIB + M = C+ I + X

Or le PIB = Somme des revenus = C+E   avec C : la consommation et E : l’épargne

C + E + M = C + I + X

E+M = I+X

E-I = X-M

Si le solde extérieur est excédentaire (X>M donc X-M >0) cela signifie que l’on dégage des excédents commerciaux en exportant beaucoup sans trop importer. La Nation produit plus qu’elle ne consomme.

En effet, si X-M>0, alors E-I>0

Donc E>I

l’épargne est supérieur aux investissements réalisés dans le pays : la Nation dégage une capacité de financement.

Inversement, si X-M <0, alors E-I <0 et E<I, la nation consomme plus qu’elle ne produit, elle vit au dessus de ses moyens. La nation consomme trop (en particulier des biens étrangers) et n’épargne pas assez. La nation est en situation de besoin de financement.

Si "E-I" est négatif c'est donc que l'épargne est insuffisante. Si l'épargne est insuffisante, c'est donc que nous avons trop consommé. Et cet excès de consommation, correspond à l'excès d'importations (X-M<0).

Q2 : Qu’est-ce que le taux d’intérêt ? Où, comment et par qui est-il fixé ?

O2 : comprendre que le taux d’intérêt – à la fois la rémunération du prêteur et le coût du crédit pour l’emprunteur – est le prix sur le marché des fonds prêtables.

Les circuits de financement et le marché des fonds prêtables

I/ Organisation et fonctionnement du circuit de financement

A) Structure du système de financement

Doc.1 p.92

1-pas d’intermédiaires financiers dans la finance directe, les agents à CAF et BDF se rencontrent directement sur les marchés financiers.

2-emprunt à la banque (financer par les dépôts des agents ou par la création monétaire), émission d’action (augmenter le capital, mais également le nombre de propriétaires…), émission d’obligations (titre de dette).

3-intermédiaire : banque

Comment une banque gagne-t-elle de l’argent ? elle emprunte à 2% et elle prête à 5%.

4-oui ils peuvent agir en leur nom ou au nom de leur clientèle.

Le circuit de financement peut se faire par l’intermédiaire des institutions financières (comme les banques) ou plus directement par les marchés financiers (le marché des obligations ou les actions).

Finance directe et finance indirecte

-lorsque les agents sont en besoin de financement (c’est le cas des APU et des entreprises), ils doivent trouver les ressources nécessaires pour financer leurs investissements. Plusieurs solutions s’offrent à eux. On parle de financement externe. Ce financement externe permet la mise en relation des besoins des uns avec les capacités des autres. Cela se fait sous deux formes :

                - financement direct (ou de marché) : sur le marché des capitaux, les agents à besoin de financement émettent des titres (actions, obligations) sur les marchés financiers, des titres de créances négociables sur les marché monétaire, achetés par des agents à capacité de financement. On parle de finance désintermédiée (absence d’intermédiaire entre capacité et besoin de financement).

                -financement indirect (ou intermédié) : un agent financier joue le rôle d’intermédiaire (en général les banques) entre les agents à besoin et ceux à capacité de financement. Les uns effectuent des dépôts, les autres obtiennent des crédits moyennant le paiement d’un intérêt. Ce financement est soit monétaire (les banques créent la monnaie qu’elles prêtent), soit non monétaire (les banques transforment des dépôts à court et moyen terme en crédits à LT.

mardi 26 mars 2024

B) Les modalités financement (les principaux titres de financement)

Prêts, obligations, actions, effets de commerce, billets de trésorerie….

Action : titre de propriété émis par une entreprise pour se financer et acheter par un actionnaire. Elle donne lieu à une rémunération annuelle appelée dividende. Titre de propriété d’une fraction du capital d’une entreprise qui donne droit à un revenu, les dividendes et à une participation à l’information et au contrôle de l’entreprise.

Obligation : valeur mobilière, titre de créance à long terme donnant lieu au règlement d’un intérêt (en principe fixe), déterminé au moment de l’émission. Echangées sur les marchés financiers (titre de dette émis sur le marché financier par une entreprise ou par un Etat).

II/ le taux d’intérêt

A) Un coût et un revenu

Doc.2 p.92

lorsqu'un agent économique fait un emprunt (demande un crédit), il souhaite soit réaliser un investissement rentables dont les gains espérés sont supérieurs aux coûts (capital + intérêt), soit pour réaliser une dépense importante qui nécessiterait d'accumuler une épargne très importante pendant longtemps alors que le besoin est immédiat.

1-plus le taux d’intérêt est élevé et plus l’agent économique est incité à épargné car les revenus espérés de cette épargne sont importants, ce qui permettra d’accroître le niveau de consommation. A condition que les prix n’augmentent pas plus rapidement que le revenu. Autrement dit, l'individu épargne si le taux d'intérêt est supérieur au taux d'inflation.

2-les agents a BDF acceptent de payer un intérêt car c’est le prix à payer pour disposer de l’argent dont ils ont besoin (ils espèrent que le taux d'intérêt sera inférieur à la rentablité de leur investissement.. Les agents à CAF renoncent eux à utiliser cette somme pour leur propre consommation, il est donc normal qu’ils se rémunèrent pour cette renonciation auprès de celui qui disposera de la somme. On dit du taux d’intérêt qu’il est le prix de l’argent. C’est le prix du service financier qui nous permet d’obtenir les fonds dont on a besoin.

Taux d’intérêt : prix calculé comme un pourcentage du montant emprunté, que fait payer un prêteur à un emprunteur pour l’utilisation de son épargne pendant un an. En général, plus la durée de l’emprunt est longue et plus le taux d’intérêt et le coût de l’emprunt sont élevés.

Je prête 100 euros au taux de 5%, je reçois en fin d’année 105 euros. Ecart de 5 euros = 5% de 100 euros : c’est un revenu (on parle de revenu du capital, c’est un revenu primaire)

J’emprunte 100 euros au taux de 5%, je rembourserai 105 euros. Ecart de 5 euros = 5% de 100 : c’est un coût.

Donc le taux d’intérêt est un coût pour l’emprunteur et un revenu (une rémunération) pour le prêteur.

!!! créancier : celui qui prête l’argent. La somme qu’il a prêtée correspond à la créance. Mais la même opération peut être analysée du point de vue de celui qui a emprunté, c’est le débiteur et il a contracté une dette vis-à-vis du créancier.

Dette : engagement de remboursement d’une somme d’argent. Celui qui détient une dette envers quelqu’un est son débiteur. Les dettes sont inscrites au passif (comme dans le bilan de l’entreprise : passif : d’où viennent les ressources ? : fonds propres + dettes).

Créance : droit d’exiger le versement d’une somme d’argent. Celui qui détient une créance sur quelqu’un est son créancier. Les créances sont inscrites à l’actif du bilan.

∆ Les deux termes sont complémentaires : deux points de vue sur la même opération. Il n’y a pas de crédit sans ces deux agents. L’un ne va pas sans l’autre. Tout créancier à son débiteur et inversement.

B) Le marché des fonds prêtables

Doc.3 p.93

7-offre de fonds croissante car plus le taux d’intérêt augmente plus il y a d’agents prêts à renoncer à une partie de leur revenu. La demande est décroissante car plus le coût du crédit augmente moins il y a d’agent disposés à s’endetter.

8-autorégulartion : si le taux d’intérêt est supérieur au taux d’équilibre, l’O est > à le D de fonds, donc le taux d’intérêt va diminuer faisant ↗ la demande et ↘ l’offre pour rejoindre l’équilibre.

Inversement si le taux est < au taux d’équilibre, alors l’O est < à la D, donc le taux va augmenter, faisant diminuer la demande et augmenter l’offre.

9-l'investisseurs renonce à son projet puisque les gains associés (rentabilité) sont inférieurs au coût du crédit (taux d'intérêt). Le projet n'est donc pas financé.

Pour comprendre comment se fixe le taux d’intérêt, les économistes travaillent à partir d’un modèle simplifié, « le marché des fonds prêtables », lieu hypothétique de rencontre entre l’offre et la demande de capitaux, en fonction du taux d’intérêt. Le taux d’intérêt est alors le prix d’équilibre fixé par le marché entre l’offre et la demande de capitaux.

Dans la réalité, la confrontation entre l’offre et la demande est importante, mais le taux d’intérêt est également déterminé par d’autres facteurs :

-il varie tout ‘abord avec le risque de crédit (plus l’emprunteur présente des garanties de remboursement et plus le taux d’intérêt est faible).

-ensuite, le taux varie avec la durée (plus le crédit est long et plus le taux d’intérêt est élevé).

-enfin, le taux d’intérêt dépend de l’inflation…

C) Taux d’intérêt réel et nominal (pourquoi l’inflation allège-t-elle le poids des dettes ?)

Doc.4 p.93

11-car le taux d’intérêt réel tient compte de l’évolution du niveau général des prix et il permet donc une approche plus fine de l’évolution du pouvoir d’achat de l’emprunteur ou du prêteur.

12-non, on ne le connaît pas car on ne connaît pas le niveau futur de l’inflation, mais on peut l’estimer à partir d’anticipations d’inflation qui sont déterminées à partir d’observations passées. En Europe par exemple, les agents savent que l'inflation a peu de chances de dépasser les 2%.

13-tx réel = tx nominal – inflation

Tx réel = 8 – 3 = 5%

mais attention cette formule est une approximation de la formule suivante :

Valeur réelle = valeur nominale / indice des prix x 100

Quelle frustration d'en rester là ! je poursuis le raisonnement mais nous reviendrons dessus mercredi après-midi.

Attention, précision par rapport à ce qui était au tableau

j'ai écrit : taux d'intérêt réel = taux d'intérêt nominal / indice des prix  x 100

j'aurais dû écrire : Valeur réelle = valeur nominale / indice des prix x 100

j'explique : imaginons que vous disposiez d'un billet de 100 euros au début de l'année. Vous n'allez pas l'utliser pendant un an. En fin d'année, vous disposez toujours du billet, mais il n'a plus la même valeur qu'en début d'année car durant cette période les prix ont augmenté (inflation). La question que l'on doit se poser est la suivante. Quelle est la valeur de ce billet de 100 euros, exprimée en euros de début d'année (en euros n'ayant pas connu l'inflation donc).

produit en croix :

date t date t+1
indice des prix 100 103
valeur du billet ? 100

ce qui coûtait 100 en début d’année, coûte 103 en fin d’année. Mais quelle est la valeur à la date t+1 du billet de 100 euro, exprimée en euros de la date t ?

valeur du billet en t+1 exprimé en euros de t : 100/103  x 100 = 97,1

vous remarquez que la formule qui précède correspond au produit en croix, mais également à la formule notée précédemment :

Valeur réelle (97,1) = valeur nominale (100, le billet) / indice des prix (103) x 100 (base 100 de notre indice des prix)

Ainsi, disposer du billet de 100 euros en fin d'année, confère le même pouvoir d'achat que 97,1 euros en début d'année. Le pouvoir d'achat a donc diminué.

Reprenons le doc.4 p.93, question 13. Somme à rembourser en valeur réelle ? 

10 000 euros à 8%, il faudra donc rembourser :

10 000 x 1,08 = 10 800 euros

Mais quelle est la valeur de ces 10800 euros remboursés en fin d'année, exprimée en euros de début d'année, c'est à dire en euros n'ayant pas connu l'inflation ? Quelle est leur valeur réelle ?

Valeur réelle = 10800/ 103 x 100 = 10485,4

Donc les 10800 euros que l'on rembourse en fin d'année ont le même pouvoir d'achat que 10485 euros en début d'année.

Si les prix n’avaient pas augmenté l’emprunteur aurait remboursé 10800 euros ayant la valeur de 10800 euros en début d’année. Alors qu’aujourd’hui il rembourse 10800 euros ayant la valeur de 10485 euros en début d’année. Ainsi on voit que le taux d'intérêt réel de l'emprunt n'est que de 4,85% (proche des 5% que nous avons trouvé précédemment, mais je vous l'ai dit, la première formule n'est qu'une aproximation fonctionnant pour de toutes petites variations).

On en conclut que l'inflation allège le poids des dettes.

On en reparle...

mercredi 27 mars 2024

report du DS au mardi 2 avril 2024

retour au cours

Pourquoi l’inflation allège-t-elle le poids des dettes ?

Soit une économie qui connaît une inflation de 5%. Ce qui coûtait 100 euros au début de l'année coûte 105 euros en fin d'année. Imaginons le client d'une banque qui décide d'emprunter 100 euros au taux de 3% pour sa consommation. Il devra rembourser en fin d'année 103 euros. Ainsi, les 103 euros qu'il rendra à son banquier n'auront pas le même pouvoir d'achat que les 100 euros qu'il a emprunté en début d'année. Avec ces 103 euros, le banquier ne pourra pas acheter la même quantité de biens et services que le client avec 100 euros. Le banquier a donc fait une mauvaise opération et le client a lui fait une bonne opération. Voilà pourquoi l'on dit que l'inflation allège le poids de la dette. La somme que le client a remboursée n'a pas la même valeur que l'argent que le banquier lui a prêté.

Taux d’intérêt nominal : taux réellement fixé avec la banque et donnant lieu aux remboursements.

Taux d’intérêt réel : taux d’intérêt nominal auquel on déduit l’effet de l’augmentation des prix

14-le taux d'intérêt est négatif lorsque l'inflation est supérieure au taux d'intérêt. Situation favorable aux emprunteurs. On dit que l'argent est gratuit car la somme que l'on rembourse en fin de période à une valeur réelle inférieure à la somme que l'on a empruntée.

si j'emprunte 100 euros à 3% mais que l'inflation s'élève à 5 % sur la période alors :

taux d'intérêt réel = 3 - 5 = -2

J'ai emprunté 100 euros à 3% je rembourserai donc 103 euros. Mais ces 103 ne permettent pas d'acheter la même quantité de biens que les 100 euros en début d'année. 103/105 x 100 = 98,1. Avec 103 euros en fin d'année on a le même pouvoir d'achat qu'avec 98,1 euros en début d'année. L'emprunteur fait donc une excellente affaire, il a emprunté une certaine somme et il rembourse un capital qui correspond à une somme inférieure. C'est comme si on lui faisait cadeau d'une partie de son crédit, on lui fait cadeau de 1,9 euro (100 -98,1 = 1,9).

Q3 : D’où viennent les revenus des ménages et comment les utilisent-ils ?

O3 : savoir que le revenu disponible des ménages se répartit entre consommation et épargne et qu’ils peuvent dégager des capacités ou des besoins de financement.

I/ D’où viennent les revenus des ménages ?

A) Les revenus primaires

Doc.1 p.94

Revenus primaires : revenus réguliers issus du travail, du capital ou des deux. Revenus avant les opérations de redistribution. On distingue :

-revenus du travail (salaires, primes, heures supplémentaires)

-revenus du capital (loyers, intérêts, dividendes…)

-revenus mixtes (honoraires du médecin ou de l’avocat, profits de l’entreprise individuelle)

Donc revenus primaires = revenus du travail + revenus du capital + revenus mixtes

B) Des revenus primaires au revenu disponible brut

Doc.1 p.94

1-RDB = RP – Impôts – Cotisations + transferts versés (Prestations sociales)

RDB = RP – Impôts – Cotisations + Prestations sociales + transferts entre ménages

RDB = RP – (Impôts + Cotisations) + Prestations sociales + transferts entre ménages

RDB = RP – prélèvements obligatoires + prestations sociales + transferts entre ménages

On retranche les impôts et cotisations sociales des revenus primaires et l’on ajoute les prestations sociales (revenus de transferts : allocations familiales, RSA, pensions de retraite, allocations chômage).

Revenu disponible brut : revenu après les différentes opérations de redistribution. Revenus primaires moins prélèvements obligatoires + prestations sociales + autres transferts.

II/ comment les ménages utilisent-ils leur revenu ?

A) Epargne et consommation

Doc.1 p94

2-taux d’épargne = épargne / RDB   x100

198/1389  x 100 = 14,25

En France, en 2017, d’après l’insee, sur 100 euros de revenu disponible brut, les ménages en épargnent 14,25.

3-l’épargne est utilisée pour la FBCF (investissement en logement+ I des EI) et en capacité de financement.

4-on peut dégager une capacité de financement et être pourtant endetté, puisque la dette est mensualisée, c’est une partie du RDB, et une autre partie du RDB peut être consacrée à de la capacité de financement.

B) Comment arbitrer entre consommation et épargne ?

1) A CT, à l’aide du taux d’intérêt et du taux d’inflation

stratégie à court terme. Au quotidien cette question est tranchée par l’économiste à travers l’étude du taux d’intérêt auquel l’argent est placé s’il n’est pas consommé immédiatement. Le taux d'intérêt peut être défini comme le prix de l'argent (c'est en fait le prix du service financier rendu par une banque à son client. N'oublions pas que la banque (le créancier) renonce à cet argent pour le prêter, il est donc normal de faire payer l'emprunteur -le débiteur- pour cette renonciation).

-Si le taux d’intérêt augmente (et s'il est supérieur au taux d'inflation), l’agent à intérêt à épargner car son placement lui permettra de consommer plus de biens dans le futur.

hypothèse 1:

taux d'inflation = 5 %   L'ensemble de biens et services qui coutaient 100 euros en début d'année, coûte en fin d'année 105 euros

taux d'intérêt = 10%       SI l'on place à la banque 100 euros en début d'année, on recevra 110 euros en fin d'année.

Dans ces conditions, l'agent a intérêt à placer son argent à la banque car avec les 110 euros récolter en fin d 'année il pourra acheter un nombre de biens et de services supérieur au nombre de biens et services qu'il aurait pu acheter en début d'année avec 100 euros.

110/105  x100 = 104,8

Ainsi, les 110 euros récupérés en fin d'année ont le même pouvoir d'achat que 104,8 euros en début. L'individu consommera plus avec 110 euros en fin d'année qu'avec 100 euros en début d'année, il a donc bien fait de placer son argent et d'attendre la fin d'année pour consommer.

-Si les taux d'intérêt sont faibles (et inférieurs à l'inflation) il a intérêt à consommer, voire même à emprunter pour consommer.

hypothèse 2:

taux d'inflation = 10 %   L'ensemble de biens et services qui coutaient 100 euros en début d'année, coûte en fin d'année 110 euros

taux d'intérêt = 5%       Si l'on place à la banque 100 euros en début d'année, on recevra 105 euros en fin d'année.

Dans ces conditions, l'agent a intérêt à consommer immédiatement car avec 100 euros en début d'année, il est possible de se procurer plus de b&s qu'avec 105 euros récolter en fin d'année après placement à la banque. En effet, l'ensemble de b&s acheter pour 100 euros en début coûte désormais 110 euros. Les 105 euros de placement sont donc insuffisants pour se procurer tout le panier de biens.

105/110 x 100 = 95,5 

Ainsi, les 105 euros récupérés en fin d'année ont le même pouvoir d'achat que 95,5 euros en début. L'individu consommera moins avec 105 euros en fin d'année qu'avec 100 euros en début d'année, il aurait dû consommer en début d'année.

Donc, si taux d’intérêt supérieur au taux d’inflation : épargne

Si taux d’intérêt inférieur au taux d’inflation : consommation