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mardi 11 juin 2024

Théorie quantitative de la monnaie : MV = PT

Une pièce de 1 euros circule 10 fois dans la journée, c’est la vitesse de circulation de la monnaie (V, combien de fois dans une journée une pièce passe-t-elle d’une main à l’autre ?).

« T » correspond aux nombres de transactions réalisées et « M » à la masse monétaire (c’est-à-dire la quantité de monnaie dans l’économie)

Le prix « P » des objets échangés est de 2 euros et 500 objets sont échangés chaque jour (c’est le nombre de transactions quotidiennes). La valeur des échanges de la journée est donc de 1000 (500 transactions à 2 euros = 1000).

Les économistes classiques (quantitativistes) font l’hypothèse que la vitesse de circulation (V) et le nombre de transactions réalisées (T) sont constants dans le temps de sorte que la masse monétaire (M) agit directement sur le niveau des prix (P). Si V et T sont constants c’est parce que les économistes classiques supposent que la monnaie est un voile, elle est neutre par rapport à l’économie réelle (nombre de transactions réalisés) : une modification dans l’économie monétaire n’a pas d’effet sur l’économie réelle.

Combien faut-il de pièce de 1 euro ?

Sachant qu’une pièce circule 10 fois dans la journée, la masse monétaire nécessaire à cette économie est de 100 euros. 100 pièces qui circulent 10 fois par jour = 1000.

∆ relation comptable, presque tautologique : équation monétaire. La monnaie fixe le niveau général des prix. Plus il y a de monnaie, plus les prix augmentent, mais l’économie réelle (vitesse de circulation et transactions) ne bouge pas. 10% de MM en + →10% d’inflation.

Tout se passe comme s’il y avait 2 secteurs dans l’économie : les usines, les entreprises, le travail, les consommateurs (économie réelle) et les banques qui injectent des liquidités et qui fixent les prix (économie financière et monétaire).

1-croissance excessive de la masse monétaire tandis que la production n’augmente pas au même rythme. Il y a trop de monnaie par rapport à la quantité de biens et services disponibles dans l’économie.

2-MM→ des revenus des agents (crédits…)→ demande de b&s.

Or, l’offre de b&s est constante → prix

3-l’objectif principal est la stabilité monétaire et pour cela, la croissance de la masse monétaire doit être régulière.

∆ la politique monétaire ne doit pas être utilisée pour stimuler la croissance économique car le résultat est toujours de l’inflation.

4- pour atteindre cet objectif il faut surveiller la croissance économique et s’assurer que la masse monétaire n’augmente pas à un rythme plus rapide. La MM doit suivre la croissance des b & s  et fournir à l’économie les moyens de paiement supplémentaires dont elle a besoin.

∆ BC indépendante du pouvoir politique.

  1. La banque centrale : prêteur en dernier ressort

doc. la banque centrale : prêteur en dernier ressort (Doc la banque centrale preteur en dernier ressort)

Lors des crises de liquidités du système bancaire, les banques ne se prêtent plus d’argent et ne se font plus confiance. Pour retrouver ces liquidités, certaines banques vendent leurs actifs pour acheter des liquidités, ce qui tire le prix des actifs vers le bas jusqu’à ce que la valeur des actifs des banques soit inférieure à leur passif. Dans ce cas extrême, la crise de liquidité se transforme en crise de solvabilité, paralysant les banques commerciales, qui ne se font plus assez confiance pour se fournir des liquidités. C’est pour éviter ce cercle vicieux que la BC peut prêter en dernier ressort des liquidités aux banques commerciales (exemple de la crise de 2007).

Fin août 2007 la Banque d’Angleterre annonce qu’elle ne soutiendra aucune banque. Quelques jours plus tard, les clients de la Banque Northern Rock retirent leurs dépôts au guichet pour un montant de plus d’un milliard de livres ce qui oblige la Banque d’Angleterre à un apport massif de liquidités à la banque Northern Rock. En effet, cette banque était considérée comme « too big to fail » (trop grosse pour faire faillite), autrement dit, si la BC n’avait pas sauvé Northern Rock c’est tout le système qui était en péril (risque de crise systémique, la chute d’une banque entraîne la chute d’une autre banque, etc…)

Prêteur en dernier ressort : terme utilisé pour qualifier la banque centrale qui, dans le cas d’une incapacité des établissements de crédits à fournir les liquidités nécessaires, se voient attribuer ce rôle.

  1. Soutenir la croissance et l’emploi (objectif tout à fait secondaire pour la BCE mais pas pour la Fed)

Doc. Soutenir la croissance et l’emploi (Doc soutenir la croissance et l emploi)

1-la création monétaire peut stimuler la production en situation de sous-emploi. La monnaie n’est pas neutre, elle a une influence sur l’économie réelle.

2- si les capacités de production sont sous utilisées et qu’il y a du chômage (récession), la création monétaire permet une relance de la demande qui stimulera à nouveau la production. On fait fonctionner les machines inutilisées, on embauche car il y a des débouchés. A l’inverse, une politique restrictive freine la création monétaire pour lutter contre l’inflation et aggrave la récession en comprimant la demande.

3-pour les keynésiens, la création monétaire, en soutenant la demande, peut stimuler la production et l’emploi en période de récession et de chômage. Les objectifs de la politique monétaire dépendent alors de la conjoncture : lutte contre l’inflation en période de surchauffe, lutte contre le chômage en période de récession.

Au cours des années 80, les arguments monétaristes l’ont emporté. La priorité à l’objectif de stabilité des prix est aujourd’hui inscrite dans les statuts de la Banque Centrale Européenne.

III/ comment agir ?

Mise en relation des politiques monétaires et des objectifs de la politique monétaire

A/ politique de rigueur pour lutter contre l’inflation

Doc.2 p.130 début du graphique2005-2009 : l’argent est gratuit (car il y a de l’inflation)

Inflation → rigueur → augmentation des taux et réduction de l’offre de liquidités → ralentissement de l’activité → risque de crise

B/ politique de relance pour stimuler la demande, la croissance et l’emploi

Ralentissement → relance → baisse des taux et élargissement liste → relance de la demande → risque d’inflation

Doc.2 p.130

8-Fed plus active que BCE mais les deux baissent leur taux directeur.

9-indépendance de BCE et pas d’objectif de croissance et d’emploi

Politique de Quantitative easing en Europe (assouplissement quantitatif) puisque la BCE rachète des titres qu’elles n’achètent pas habituellement. (voir doc. 3)

Donc stop and go !

C/ le bilan en Europe

Doc.4 p.131

14-retour de la croissance avec inflation et ralentissement dans l’augmentation du chômage à CT. Sur le long terme : croissance retrouvée, inflation maîtrisée et chômage en baisse.

Face à la crise des subprimes la politique monétaire conventionnelle de baisse du taux directeur n’est pas suffisante pour relancer la croissance et l’emploi. Les BC mobilisent alors des instruments non conventionnels comme l’achat aux banques sur les marchés financiers, d’obligations privées et publiques. Retour d’une croissance plus marquée en Europe à partir de 2015 (>2%) grâce peut-être aux politiques d’assouplissement quantitatif.

Le retour de la croissance conduit les BC à relever leur taux directeur progressivement pour éviter de pénaliser la reprise de l’activité et pour éviter l’inflation.

Idée de fine tuning (réglage fin) entre politique de relance ou de rigueur, et réglage fin dans l’utilisation des 3 instruments principaux.