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janvier

mardi 9 janvier 2024

correction de l'IE du 20/12/2023

retour au cours

On retient en général 3 modes de socialisation :

-imitation : l'enfant imite l'agent socialisateur, il apprend donc les règles par mimétisme.

-interaction : explications, communication avec l'enfant sur le sens des règles (la socialisation est perçue ici comme un processus itératif fait d'essais, d'erreurs, de corrections, de nouveaux essais et de nouvelles erreurs jusqu'à atteindre l'objectif fixé).

-sanction : positive (récompenses) ou négative (punitions)

Les deux premiers modes correspondent à un modèle d’imprégnation. Le troisième modèle correspond à de l’inculcation. L’évolution des modes de socialisation montre un basculement des modes de socialisation par inculcation vers ceux par imprégnation.

Il existe des modes de socialisation divers. Loin de se limiter à la seule éducation, où l’on explique clairement à l’enfant ce que l’on attend de lui, la socialisation se retrouve dans de nombreuses activités quotidiennes, souvent de façon implicite, c’est-à-dire sans que l’enfant soit conscient de ce qu’il apprend. On distingue ainsi des formes de socialisation manifeste (lorsque le message socialisateur est explicitement formulé), ou des formes de socialisation latentes (lorsque la transmission de normes et valeurs se fait de façon non explicite, par exemple lorsque l'on adopte le style vestimentaire de ses copains, ou que l'on écoute les mêmes groupes de musique ou les mêmes façons de parler...Miroir dans les toilettes des filles).

C) Les agents de socialisation

doc.2 p.144

La famille exerce de façon privilégiée un effet socialisateur sur l’enfant. Cependant, dès les premiers âges de la vie, les enfants sont soumis à une pluralité d’influence : outre les parents, les autres membres de la famille, les nourrices, la crèche, l’école, les groupes de pairs, les jeux, les lectures, les médias, les réseaux sociaux, les associations sportives, qui participent à la socialisation de l’enfant socialisation primaire), selon des degrés divers et une légitimité différente.

La plupart des instances de socialisation vont transmettre des normes et valeurs identiques aux enfants (respect, dépassement de soi…), mais parfois ces N& V sont spécifiques.

La famille ne détient donc pas le monopole dans la formation de l’identité de l’enfant, les différentes instances de socialisation peuvent entrer en concurrence les unes avec les autres et produire des effets dissonants.

On distingue alors la socialisation primaire qui a lieu durant l’enfance dans la famille essentiellement mais également à l’école, et la socialisation secondaire, qui se poursuit toute la vie au travers de nouvelles instances : université, entreprise, réseaux sociaux, associations, médias…

Socialisation : processus de transmission (parents) et d’intériorisation (enfants) des normes et des valeurs permettant aux individus de s’intégrer à la collectivité.

II/Une socialisation différenciée selon le genre et le milieu social à l’origine des différences de comportements, de préférences et d’aspirations

A) La socialisation différentielle selon le milieu social

1) Des normes et des valeurs différentes selon le milieu social

doc.4 p.147

En France, en 2012, d'près l'Agence BIo, Baromètre 2012, sur 100 individus appartenant aux catégories supérieures 21 consomment des produits bio au moins une fois par semaine. Seuls 11% des catégories inférieurs en consomment une fois par semaine.

Bien manger ne signifie pas la même chose pour les catégories populaires ou supérieures. Dans les milieux aisés on insiste sur la qualité des produits consommés alors que dans les milieux moins fortunités c'est la quantité qui est déterminante. Ainsi, indépendamment du revenu la consommation de produits bio est plus forte dans les milieux aisés. 

La sensibilisation aux problématiques environnementales (valeur) plus largement partagée dans les milieux aisés en particulier du fait d'un niveau d'étude plus élevé, conduit ainsi à des pratiques alimentaires différentes (normes).

Ces pratiques spécifiques vont donc se transmettre de génération en génération et conduire à des cultures spécifiques.

2) Socialisation et réussite scolaire différentielle

Les dispositions durablement intériorisées par un individu ne sont pas les mêmes selon le milieu social : c’est l’habitus de classe, qui modifie le rapport des individus à l’alimentation, aux pratiques culturelles ou à l’école.

constat : 

En France en 2009, d’après alternative économique, sur 100 enfants d’enseignants 62,9 ont un diplôme supérieur à bac +3. Sur 100 enfants d’ouvriers non qualifiés, 58,9 ont un diplôme inférieur au Bac. Sur 100 enfants de cadres, 52,2 ont un diplôme supérieur à Bac +3.

Aujourd'hui en France, sur 100 enfants de cadres 90 obtiennent leur baccalauréat alors que sur 100 enfants d'ouvriers, seuls 50 obtiennent le bac.

Toutes ces données feraient aisément croire à une intelligence supérieure de la part des enfants de cadres qui leur permettrait de mieux réussir. En réalité les SES montrent que si l'on ne peut pas contester que les enfants de cadres réussissent mieux, il est possible d'expliquer ce constat par des facteurs autre que "naturels", mais bien culturels. Les sociologues montrent en effet que les milieux de cadres bénéficient d'une certaine proximité culturelle avec la culture de l'école qui permet à leurs enfants de mieux réussir. Dans les milieux favorisés, les parents ont souvent fait des études longues et sont en mesure d'aider leurs enfants en cas de difficultés, les parents lisent et les enfants les imitent ce qui permet à ces derniers de mieux réussir car les consignes sont mieux comprises (en français comme en mathématiques). Les enfants vont au musée, au théâtre, il y a des livres et des encyclopédies à la maison, les parents insistent plus souvent auprès de leurs enfants pour que ces derniers répondent de façon argumentée ..., comme à l'école. Bref, les enfants de cadres sont mieux préparés à la culture scolaire car on leur a transmis des normes et des valeurs (en particulier à travers les jeux) qui leur permettent de mieux réussir. Pierre Bourdieu parle de proximité culturelle entre les milieux de CPIS et l’école.

Doc. jeux et punitions socialement différenciés (Doc jeux et punitions selon le milieu social)

Les jeux éducatifs sont sur-représentés dans les catégories supérieures (42,1>27,7) et ils sont sous-représentés dans les catégories populaires (14,6<27,7). A l’inverse, les jeux récréatifs sont sur-représentés dans les milieux populaires (70,8>51,8) et sous-représentés dans les catégories supérieures (42,1 > 51,8).

De la même manière, on observe que face à une mauvaise note, les parents de milieu aisé ou populaire ne réagissent pas de la même manière. Les retraits de jouets ou de la TV sont sur-représentés dans les milieux populaires et sous-représentés dans les catégories aisées, tandis que les encouragements et l’aide sont sur-représentés dans les catégories supérieures et sous-représentés dans les milieux populaires.

Sur 100 sanctions résultants de mauvaises notes, 6,7 en moyenne sont des retraits de jouets dans les classes moyennes. On remarque que les milieux populaires ont tendance à gronder, à retirer un jouet ou à supprimer la télévision. A l'inverse, les milieux aisés favorisent l'encouragement et l'aide, et ce sont également ceux qui innovent le plus dans la sanction.

Pour Pierre Bourdieu, la destinée des individus dépend de trois types de capitaux :

-capital culturel (livre, aide au devoir, expositions, théâtre …) qui permet de réussir dans le primaire et le secondaire ; Bourdieu distingue alors 3 types de capital culturels (capital culturel objectivé comme les livres les visites de musées, les sorties au théâtre... ; capital culturel certifié comme les diplômes qui sanctionnent des qualifications ; et le capital culturel incorporé que Bourdieu qualifie d'habitus - disposition mentale et corporelle).

mercredi 10 janvier 2023

Pour Pierre Bourdieu, la destinée des individus dépend de trois types de capitaux :

-capital culturel (livre, aide au devoir, expositions, théâtre …) qui permet de réussir dans le primaire et le secondaire ; Bourdieu distingue alors 3 types de capital culturels (capital culturel objectivé comme les livres les visites de musées, les sorties au théâtre... ; capital culturel certifié comme les diplômes qui sanctionnent des qualifications ; et le capital culturel incorporé que Bourdieu qualifie d'habitus - disposition mentale et corporelle).

-capital économique (revenu, patrimoine) : permet de financer de longues études supérieures ;

-capital social (réseau de relations) : permet de s’insérer facilement sur le marché du travail ;

3) Des destins différenciés (la reproduction sociale)

Doc. table de destinée (Doc table de destinee)

En revanche pour Raymond Boudon, le destin des individus résulte de choix rationnels (calculs coûts / avantages) à chaque étape de l’orientation. Les parents comparent les gains escomptés d’une année d’étude supplémentaire avec les coûts de cette scolarisation. Boudon montre que les milieux de cadres ont tendance a considérer une année d’étude supplémentaire comme un investissement alors que dans les milieux ouvriers on la considère comme un sacrifice ou comme un manque à gagner. Par ailleurs, dans les milieux de cadres, les gains sont beaucoup mieux perçus et anticipés que dans les milieux populaires. Ce raisonnement permet donc d'expliquer les destins différenciés des enfants de cadres et d'ouvriers : études longues pour les premiers, études courtes pour les enfants d'ouvriers.

Baudelot et Establet, Ecole capitaliste en France (1971), fils de cadre -études longues- cadres/ fils d’ouvriers -études courtes – exécutants (ouvriers, employés).

Enfin, nous pouvons observer qu'alors que les ouvriers représentent 23 % des actifs, les enfants d'ouvriers eux ne représentent que 3% des élèves de l'Ecole Nationale de l'Administration qui forme les futurs présidents de la République. A l'inverse, les fils de CPIS (cadres et professions intellectuelles supérieures) représentent 60% des élèves de l'ENA alors que les CPIS représentent moins de 20% des actifs (on peut parler d'une sur-représentation des cadres et d'une sous-représentation des ouvriers).

Ainsi, la famille instance de socialisation participe à la reproduction des positions sociales. En effet, 52% des enfants de cadres deviennent cadres à leur tour alors que 46% des enfants d'ouvriers deviennent ouvriers à leur tour. On parle de reproduction sociale.

  B. La socialisation différentielle selon le genre

1) Des N&V spécifiques selon le genre

Doc.1 p.146

On ne naît pas femme on le devient

L’arbre du genre- l’essentiel des inégalités entre les hommes et les femmes sont culturelles et non naturelles, par ailleurs, elles sont dans l'ensemble plutôt défavorables aux femmes et favorables aux hommes. Quelle est la représentation que la société se fait de la femme et de l’homme ?

Il existe bien des différences de nature (biologiques) entre les hommes et les femmes mais elles sont loin de tout expliquer quant aux comportements différentiels adoptés par chacun des deux sexes dans des situations particulières, quant aux goûts des uns et des autres et quant à leur façon d'appréhender des situations identiques : Pourquoi les filles aiment-elles le rose et les garçons le bleu ? La vulgarisation scientifique et la littérature de bas étage nous apprend que "les femmes viennent de Vénus et les hommes de Mars", le cours de SES va nous montrer que les différences de sexes sont des différences marquées par la culture : les sexes deviennent alors des genres et ceux-ci sont des constructions sociales.

Biologie Sciences Economiques et Sociales
naître devenir
nature culture
ce qui relève de l'inné ce qui relève de l'acquis
sexe (hommes/femmes) genre (masculin/féminin)

Quels sont les stéréotypes (clichés, caricatures, représentations simplistes attachés à une personne ou à un groupe, à partir de traits de caractères réels ou supposés) attachés aux genres masculin et féminin ?

stéréotypes masculins stéréotypes féminins
fort disciplinée
besoin de s'affirmer coquette
actif capricieuse
dominateur discrète
indépendant organisée
combatif calme
sûr de soi faible
goût du risque soumise
créateur émotive
actif passif
taiseux bavarde

Et pour coller à ces stéréotypes : transmissions de N & V masculines et féminines. Notamment à travers les jeux (jeux masculins : mises en mouvement, extérieur, mise en avant de soi ; jeux féminins : tournés vers l’intérieur, statique, communication) mais également par imitation (voir sa maman faire la vaisselle tous les jours ou le ménage) ou interaction (un garçon ça ne pleure pas).

Dès leur plus jeune âge les petites filles et les petits garçons font l'apprentissage de leur genre à travers les jeux : dînette, cuisinière, poupée pour les petites filles, ballon, action man, petites voitures pour les petits garçons, qui vont leur permettre d'intérioriser ces stéréotypes qui correspondent aux caractéristiques que la société souhaite voir se développer chez les filles et les garçons.

A partir de ces stéréotypes, des normes (règles qui orientent nos comportement) et des valeurs (idéal, principes à l'origine des règles de conduite, ) masculines et féminines se dégagent :

ex de normes et valeurs féminines

valeurs normes
douceur comportement réservé, passivité
altruisme aider les autres, communiquer

ex de normes et valeurs masculines

valeurs normes
force se mettre en avant
esprit de compétition combatitivité
travail faire des efforts

Pour transmettre ces normes et ces valeurs les parents utilisent principalement les jeux et les interactions.

A travers cette socialisation différenciée, la société cherche à préparer l'enfant aux rôles sociaux traditionnels qu'ils seront amenés à jouer plus tard. Les jeux de filles ne nécessitent pas de mise en mouvement, ce sont des jeux orientés vers l'intérieur du foyer, ils cherchent à développer chez elles l'altruisme et la communication. Les jeux de garçons sont orientés vers l'extérieur du foyer, ils mettent les garçons en mouvement et cherchent à développer chez eux la mise en avant de soi, la force, la prise de risque et l'esprit de compétition.

Les garçons sont stimulés pour se tenir debout alors que les filles son stimulées sur le plan verbal. L'intériorisation par les individus de ces traits spécifiques liés au sexe est qualifiée de socialisation différentielle des sexes.

Ces N& V intériorisées vont définir le rôle social traditionnel de l’homme et de la femme. L’homme au travail et la femme à la maison.

La société attend des filles et des garçons des comportements différents et on ne se comporte pas de la même façon avec des individus de sexe différent. Les rôles sont différents pour les filles et les garçons (rôle : comportement attendu).

!!! 3 vidéos à regarder (accessible sur youtube en tapant les titres suivants dans la barre de recherche)

-la socialisation un processus sexué (dans l'émission e=M6)

-rôle de la testostérone dans le comportement différentiel des filles et des garçons

-ce rôle est complété, par la socialisation des parents qui renforce cette différence naturelles (dans le choix des jeux conformes au sexe de l'enfant)

-mais cette complémentarité peut parfois aller dans l'autre sens et ne pas renforcer les différences naturelles (enfant qui imite son père qui s'occupe beaucoup du petit frère)

-tout comportement déviant en fonction du sexe est mal accepté (le petit garçon habillé en fille choque les mères qui observent la scène parce que son attitude n'est pas conforme à ce que l'on attend d'une fille)

-la plasticité cérébrale chez l'enfant

-les connexions neuronales dépendent non pas des expériences marquantes que fait l'individu mais des expériences répétées. Ainsi, les filles n'ont pas le gènes du rose ou du repassage, mais c'est parce que la société entretient un lien étroit entre cette couleur ou le repassage et le sexe féminin, que la petite fille en fait des modèles de conformité.

-la socialisation en Suède

-la Suède est le pays au monde où les inégalités entre hommes et femme sont les moins fortes

-c'est aussi un pays où des expériences originales sont menées en termes de socialisation genrée. On apprend aux petites filles à enfoncer des clous dans des bûches et aux petits garçons à entretenir des liens physiques plus doux.

mardi 16 janvier 2024

2) L’école et le destin des femmes

Doc.2 p.146

Mise en évidence d'activité de loisir et d'emploi très féminisées. En France en 2015 d'après le ministère de la jeunesse et des sports, sur 100 licenciés dans à la fédération française de rugby, 6 sont des femmes. Tandis que sur 100 licenciés de la fédération française de gymnastique, 81 sont des femmes. Par ailleurs, en France, en 2014, d'près l'INSEE, sur 100 conducteurs d'engins du bâtiment et des travaux publics, 0,9 sont des femmes tandis que sur 100 aides à domicile, aides ménagères et assistants maternels, 98,3 sont des femmes.

Les filles sont sur-représentées en filières L et ES et elles sont légèrement sous-représentées en filière S (environ 45% de l'effectif). Tout le monde a en tête la hiérarchie des filières, en tant que représentation collective, et ces résultats interrogent lorsque l'on compare les résultats globaux des filles et des garçons aux différents examens nationaux. Dès l'école primaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons. Elles réussissent aussi bien que les garçons en mathématiques et elles réussissent mieux en français. Elles obtiennent de meilleurs résultats au Brevet des collèges et au Baccalauréat. Malgré leurs bonnes performances scolaires, les filles ne diversifient pas assez leur choix d'orientation : 79% de filles dans les filières littéraires et 93% dans la série médico-sociale.

L'orientation des filles vers la filière L ou en carrière sanitaire et sociale, qui ne sont pas les voies plus valorisées ne peut s'expliquer par des performances médiocres de leur part.

Le choix des filières de services doit être mis en relation avec la socialisation dont les filles font l'objet et donc avec les normes et les valeurs spécifiques à leur genre qu'elles ont intériorisées : altruisme, don de soi, solidarité. Les filles et les garçons ont fait l'apprentissage de normes et de valeurs spécifiques à leur sexe qui vont déterminer leur choix d'orientation dans un sens qui répond positivement à ce qui est reconnu par la société comme leur domaine respectif de compétences. Marie Duru Bellat (sociologue) a montré que les filles réalisent au moment de leur orientation des anticipations raisonnées. Les filles se projettent inconsciemment dans leur futur rôle de mère et elles choisissent des parcours scolaires et universitaires qui débouchent sur des métiers moins valorisés mais qui leur permettront d'avoir du temps pour accomplir les tâches domestiques que la société s'attend à les voir réaliser. Certains emplois de cadre supérieur ne permettent pas à une femme de jouer son rôle traditionnel de femme au foyer.

Les femmes font l'objet d'une double ségrégation sur le marché du travail :

-ségrégation horizontale : les choix d'orientation des filles résultent d'anticipations raisonnées qui les poussent à choisir certains types de métiers. (61% des actives occupés dans 6 professions différentes : institutrices, services aux particuliers, employés administratifs, employés de commerce, employés d’entreprises, professions de la santé -infirmières).

Phénomène qui résulte essentiellement de la socialisation différenciée dont elles ont fait l'objet, les poussant à ne pas se mettre en avant, à faire preuve d'altruisme et de don de soi, ainsi qu'à des anticipations raisonnées (les filles se projettent dans leur futur rôle de mère et d'épouses lorsqu'elles font leur choix d'orientation), ainsi elles ne choisissent pas les carrières les plus prestigieuses menant aux postes à haute responsabilité car elles anticipent un besoin de temps à consacrer aux tâches domestiques que seul un emploi à hiérarchie moyenne ou basse peut leur offrir.

-ségrégation verticale : les femmes subissent une double inégalité : salariale et hiérarchique, vis à vis des hommes.

A niveau de qualification et de hiérarchie identique les femmes gagnent moins que les hommes. Ainsi, le salaire moyen de femmes est inférieur de 25% à celui des hommes. Cette différence s'explique en partie par le fait que les femmes occupent des emplois globalement moins rémunérés (dans le secteur des services, postes à faibles qualifications), plus souvent que les hommes en CDD et plus souvent que les hommes à temps partiel, ce qui explique l'écart de rémunération (un emploi à mi-temps est moitié moins payé qu'un emploi à temps plein). Si l'on compare à temps de travail équivalent, alors l'écart tombe à 19%. Enfin, si l'on compare toute chose étant égale par ailleurs, à postes identiques et qualifications identique, dans le même secteur d'activité, la différence devient inférieure à 10% mais elle est toujours là. C'est bien là le signe que l'entreprise reproduit les discriminations que la société fait peser sur les femmes.

Par ailleurs, à niveau de qualification identique une femme a moins de chance de connaître une promotion qu'un homme.

Les femmes sont donc confrontées à un plafond de verre qui les empêche de progresser dans la hiérarchie de l'entreprise ainsi qu'en termes de rémunération. Elles sont bloquées mais elles voient ce qui se passe au-delà du plafond.

Le sexe est la donnée biologique qui distingue l’homme de la femme.

Le genre est le construit social qui sépare le masculin du féminin. On peut considérer le genre comme un nouveau critère de classification sociale à partir du moment où les attributs du féminin sont utilisés et exploités pour cantonner les femmes dans certains métiers et certains segments de la structure socioprofessionnelle.

Q2 : Quelles sont les conséquences sur la socialisation des enfants, de l’évolution des configurations familiales ?

O2 : comprendre comment la diversité des configurations familiales modifie les conditions de la socialisation des enfants et des adolescents.

I/ la diversité des formes familiales en France et selon les sociétés

A) En France

Doc.1 p.150

En 1990, en France, d'après l'INSEE, sur 100 familles avec enfants de moins de 18 ans, 11,9 sont des familles monoparentales, tandis que 88,1 sont des couples. En 2014, sur 100 familles avec enfants, 3,5 sont des familles monoparentales avec un homme comme chef de ménage et 18,1 sont des familles monoparentales avec une femme comme chef de ménage. On remarque que la part des familles monoparentale où le chef de ménage est un homme augmente au cours de la période 1990/2014. En effet, ces structures représentaient 11,8% des familles avec enfants en 1990 (1,4/ 11,9  x 100 = 11,8) alors qu'elles en représentent 16,1% en 2014 (3,5/21,7   x100 = 16,1). Tout cela vérifie ce que nous avons pu dire en termes de socialisation différentielle des sexes. Cette socialisation est aujourd'hui moins différenciée qu'autrefois, il est donc logique de voir une part plus importante de femmes divorcées renoncer à leur rôle de mère à plein temps en choisissant de ne pas avoir la garde des enfants. Elles souhaitent de plus en plus, comme les hommes, se consacrer à leur vie professionnelle et à leur épanouissement personnel.

En France, en 2011, d'après l'INSEE, sur 100 enfants, 10,7 vivent dans une famille recomposée.

En France, en 2014, d’après l’INSEE et l’INED, sur 100 familles avec enfant(s) de moins de 25 ans, 23,3 sont des familles monoparentales.

En France, en 2015, d’après l’INED, sur 100 familles avec au moins un enfant de moins de 18 ans, 3,7 ont 4 enfants ou plus.

Configuration familiale : ce sont les différentes formes que peuvent prendre les familles. On distingue les familles monoparentales, recomposées et traditionnelles. Mais l’on peut également faire référence à la taille de la fratrie.

En 2011, d’après l’INSEE, sur 100 enfants 71 vivent dans une famille traditionnelle, 11 dans une famille recomposée et 18 dans une famille monoparentale. De plus, sur 100 familles, 9,3 sont recomposées.

Famille recomposée : elle comporte un couple d’adultes, mariés ou non, et au moins un enfant né d’une précédente union et de l’un des conjoints célibataires.

Parenté : au sens courant, personnes considérées comme des parents par un individu donné (on parle de parentèle). Au sens sociologique, il s’agit de l’ensemble des relations définies par la filiation (descendance/ascendance) et par l’alliance (mariage, pacs, concubinage et les relations qui en découlent).

Famille : selon l’insee, une famille est un ménage comportant au moins deux personnes et constituée soit d’un couple marié ou non, avec ou sans enfants, soit d’un adulte avec un ou plusieurs enfants : filiation, alliance, corésidence.

Un ménage : selon l’insee, ensemble d’individus liés par un lien de filiation ou d’alliance, ou non, vivant sous le même toit. Une personne seule (célibataire) forme un ménage.

B) Dans le monde

Doc.1 p.148 + un peu de lecture...

Les mille et une règle de la famille : Polyandrie (régle d’alliance permettant à une femme d’épouser plusieurs hommes), polygynie (règle d’alliance permettant à un homme d’épouser plusieurs femmes, polygamie (règles d’alliance permettant à un individu d’avoir plusieurs conjointes) ; système matrilinéaire, patrilinéaire, indifférencié (filiation).

Chez les Yoruba du Nigeria, une femme riche et non stérile peut légitimement épouser d’autres femmes et ainsi avoir de façon substitutive de nouvelles descendances. Elles peuvent donc acquérir des épouses qu’elles poussent à se mettre en ménage avec un homme. Quand des enfants naissent, la femme, « époux» légal, les revendique, et les procréateurs réels, s’ils veulent les garder, doivent la payer grassement.

Chez les Na en chine, pas de mariage, le foyer conjugal est inconnu puisque chacun reste chez soi, on reste toute sa vie dans la maison maternelle, les relations amoureuses se limitent aux visites nocturnes-on gratte à la porte, le père est vaguement connu et la fidélité est une hérésie.

Chez les Senufos de côte d’ivoire on parle de visiting husband, système matrilinéaire et polygame, chacun des conjoints reste dans sa famille d’origine qui est alors la vraie unité sociale de production. Le soir, les maris rejoignent à tour de rôle, un par jour, leurs épousent qui cuisinent pour eux.

Chez les Indiens Tupi-Kawahib du Brési, un homme peut épouser simultanément ou en succession plusieurs sœurs, ou une mère et sa fille d’une précédente union. Ces femmes élèvent en commun leurs enfants sans guère se soucier, m’a-t-il semblé, si l’enfant dont telle ou telle femme s’occupe est le sien ou celui d’une autre épouse de son mari. La situation symétrique prévaut au Tibet où plusieurs frères ont en commun une seule épouse. Tous les enfants sont attribués à l’aîné, qu’ils appellent père. Ils appellent oncle les autres maris. Dans de tels cas, la paternité ou la maternité individuelle sont ignorées, ou l’on n’en tient pas compte.

Dans certaines populations africaines, il existe un mariage légal entre femmes. C'est le cas chez les Nuer soudanais, patrilinéaires (la reconnaissance de la filiation passe exclusivement par les hommes) où la fille n'est même pas considérée comme appartenant au groupe de son père, sauf si elle est stérile ; dans ce cas elle compte comme un homme. Le mariage légal est sanctionné par le paiement d'une dot en bétail ou " prix de la fiancée " (1, versée par le mari aux parents paternels de son épouse. La femme stérile perçoit aussi, comme " oncle " paternel, des parts des dots versées pour ses nièces, filles de frères. Avec ce capital, elle peut à son tour acquitter le " prix de la fiancée " pour une jeune fille qu'elle épouse légalement et pour laquelle elle accomplit les rites officiels du mariage. Elle lui choisit un homme, un étranger pauvre, pour cohabiter avec elle et engendrer des enfants. Ces enfants sont les siens et l'appellent " père " et elle leur transmet son nom. Son épouse l'appelle " mon mari ", lui doit respect et obéissance, la sert comme elle servirait un véritable mari. Elle-même administre son foyer et son bétail comme un homme le ferait. Au mariage de ses filles, elle reçoit à titre de " père " le bétail de leur dot et remet, pour chacune, au géniteur la vache, " prix de l'engendrement ". Le géniteur ne joue aucun rôle autre que celui pour lequel il a été requis et ne tire de ce rôle aucune des satisfactions matérielles, morales et affectives qui lui sont, ailleurs, liées. Toujours chez les Nuer soudanais, si un homme mourait célibataire ou sans descendance, un parent proche pouvait prélever sur le bétail du défunt de quoi acheter une épouse. Ce «mariage fantôme», comme disent les Nuer, l’autorisait à engendrer au nom du défunt, puisque ce dernier avait fourni la compensation matrimoniale créatrice de la filiation.

chez les Mossi de Haute-Volta, dans de grandes familles polygames, on établit, après le sevrage, une répartition des enfants entres les différentes co-épouses : même celles qui sont stériles ou qui ont perdu leurs enfants ont à élever des enfants qui ne sont les leurs, mais qu'elles chérissent comme leurs et qui, parvenus à l'âge adulte, ne se connaissent d'autre mère que celle qui les a élevés.

mercredi 17 janvier 2024

DS (1 heure, EC2)

retour au cours

Une seule règle commune : la prohibition de l’inceste mais là encore, à quel degré de filiation l’inceste apparaît-il ?

Justification de l’exogamie : si alliance dans le groupe 2 pbs : groupe fermé, sans ouverture / pas assez de femmes pour les hommes : risque d’autodestruction.

Si alliance en dehors : ouverture, alliés potentiels (paix), évitement des fratricides et des parricides.

Ccl : exogamie : on se marie en dehors du groupe, le mariage n’est pas une affaire privée mais sociale

!!! littérature : mythe d’Œdipe (Sophocle, Corneille) 

II/Un contexte de socialisation qui varie selon la configuration familiale

A) Selon le type de famille

La famille étant essentielle dans la socialisation de l’enfant, il est naturel de se demander quel impact les configurations familiales peuvent avoir sur le déroulement de la socialisation.

1) Dans les familles recomposées

Doc.2 p.151

Selon les configurations familiales les conditions de la socialisation changent pour les enfants ou les adolescents. Dans les familles recomposées par exemple, les enfants sont en relation avec une fratrie plus étendue, mais à géométrie variable, ou leur statut (position) dans la fratrie change et leur rôle aussi.

!!! rôle du père social qui doit se distinguer de celui du père biologique, mais pas complétement. L’objectif reste la transmission de N&V. La difficulté du beau-parent réside dans sa légitimité aux yeux des enfants de son nouveau conjoints.

le rôle du beau-parent est compliqué car :

-soit il en fait trop (usurpation de parentalité)

-soit il n'en fait pas assez : désintérêt

Cette injonction contradictoire peut conduire à la fragilisation du lien conjugal.

Risque de défaut de socialisation si le père biologique est absent et que le père social (beau-père) ne souhaite pas jouer ce nouveau rôle.

Monoparentalité éducative : dans un cadre de famille recomposée, le père ou la mère biologique s’occupe de son enfant et moins de ceux de son conjoint.

Cette diversité des configurations familiales conduit le sociologue à s’interroger sur le rôle des parents (père ou mère), des grands-parents ou encore de la fratrie.

2) Dans les familles monoparentales

Doc.3 p.151

On retient que dans les familles monoparentales :

-il n'y a qu'un seul message socialisateur

-les enfants sont livrés à eux-même

-la socialisation entre pairs est plus forte

En situation de pauvreté, le modèle parentale est fragilisé, délégitimé puisque le parent à des difficulté à assumer son rôle de parent.

Traditionnellement, le père et la mère ne transmettent pas les mêmes normes et valeurs (N&V masculines pour le père, N& V féminines pour la mère). Donc dans le cas de famille monoparentales on peut s’attendre à ce que les enfants soient moins confrontés avec certaines N&V : Absence des agents de référence, donc rôle de l’école ou du club de foot pour se substituer à l’agent manquant.

Problématique de la pauvreté. Difficulté à transmettre les N&V, modèle moins structuré (car il manque un parent), le parent isolé n’a pas le temps de s’occuper de son enfant qui de fait est davantage livré à lui-même. Moins d’interaction, moins d’imitation… l’Etat vient alors se substituer aux défaillances familiales (aides sociales pour les parents isolés). Mais modèle éducatif pour les enfants à discuter !

!!! familles monoparentales : 20% des structures familiales.

mardi 23 janvier 2024

B) Selon la place dans la fratrie

Doc.2 p.148

Si l'individu a grandi dans une famille nombreuse, il a plus de chance d'avoir une famille nombreuse à son tour. En général les individus gardent un bon souvenir de leur enfance dans une famille nombreuse (jeux, discussion, grande fratrie qui offre de multiuples potentialités d'alliance...). Mais parfois ce n'est pas le cas et les individus retiennent les restrictions matérielles auxquelles ils ont été confrontés.

L’ainé va bénéficier de plus d’attention que le cadet ou le benjamin, les parents se focalisent plus sur lui. L’ainé a en général reçu plus d’aide au devoir que les petits frères de la part des deux parents.

49% des premiers nés disent avoir travaillé avec leur père, contre seulement 30% des cadets et 38 % des benjamins. Idem pour la mère, 72% des aînés, 58% des cadets et 68% des benjamins.

On sait par ailleurs que les aînés ont en général des niveaux de diplômes supérieurs à leurs petits frères et sœurs.

Les configurations familiales et la place dans la fratrie de même que le genre (on pousse moins la fille à faire des études que le garçon), ont une influence sur la socialisation et la réussite à l’école.

C) Les couples mixtes

Doc.4 p.149

Couple mixte : couple formé de deux personnes aux origines ethniquesdifférentes.

7-difficile de trouver sa place et son identité lorsque l’on naît d’un couple mixte (culture africaine ? occidentale ? asiatique ?). Les parents comptent le plus souvent sur l’école pour transmettre les normes et valeurs de la société française et ils se concentrent sur l’identification à la culture d’origine en transmettant les valeurs, les prénoms, la religion, le mode de vie de la culture d’origine.

8-le choix du prénom est un marqueur social qui révèle soit une volonté de s’intégrer pour ceux qui portent des prénoms français (cas des asiatiques) soit une volonté d’identification à la culture d’origine (cas des africains). Possible volonté d’intégration au quartier en conservant le prénom d’origine (communautarisme), et donc refus de l’assimilation. Le choix du prénom est un choix lourd de conséquence puisque l’on sait que le prénom est un facteur majeur de discrimination à l’embauche et au logement.

9-Pluralité des N&V parfois contradictoires entre les deux cultures, à intérioriser et à réexploiter dans des contextes différents.

problématique de l'intégration dans le cas des couples mixtes : la double absence évoquée par A. SAYAD, l'enfant d'immigrés ne se sent chez lui ni dans le pays d'accueil, ni dans le pays d'origine.

III/ crise de la famille ? crise de la socialisation ?

A) quels seraient les signes de cette crise ?

Les signes d’une possible crise de la famille : augmentation du nombre de divorces, augmentation des familles monoparentales et recomposées, augmentation du nombre de naissances hors-mariage, augmentation des PaCS, diminution du nombre de naissances, baisse des mariages.

B) mutation de la famille et éventuellement possible crise du couple

En réalité, il n’y a pas de crise de la famille, peut-être crise du couple (vie familiale séquencée). La famille continue à assurer ses principales fonctions économiques et sociales même s’il est vrai que de nombreuses institutions (comme la Sécurité Sociale ou l’Etat redistributeur) assurent une aide qui était autrefois offerte par la famille. La famille évolue, elle se transforme comme elle l'a toujours fait au gré des mutations de la société.

Possible effet sur la socialisation des enfants qui ont besoin des deux modèles, mais pas forcément père ou mère biologique, le père/mère social peut faire l’affaire pour transmettre ces N&V.

Q3 : Pourquoi la socialisation dure-t-elle toute la vie ? Pourquoi est-elle un processus inachevé ?

O3 : comprendre qu’il existe des socialisations secondaires (professionnelle, conjugale, politique) à la suite de la socialisation primaire.

I/ La socialisation secondaire

A) Les rôles et les statuts

Statut : position occupée par un individu dans un groupe social.

Rôle : modèle de comportement conforme aux attentes que peuvent avoir les membres de la société, en fonction du statut de l’individu. Comportement attendu par le groupe en fonction du statut social

Si la famille prépare l'individu à la vie en groupe en lui permettant d'intérioriser certaines normes et valeurs comme l'autonomie, le respect des autres, l'autorité, la propreté, le langage, de sorte qu’il puisse s’intégrer à la société, l'école de son côté, doit préparer l'individu à son entrée dans la vie active et à la vie professionnelle. A l'école, déjà, l'individu va donc changer de statut (il quitte son statut d'enfant et entre dans celui d'élève) et il devra jouer des rôles différents auprès des différents acteurs de l'école (camarades, amis, professeurs, vie scolaire, administration..) . Or chacun de ces rôles est défini par un ensemble de normes et de valeurs dont l'individu va devoir faire l'apprentissage. L'élève se doit ainsi d'être assidu, ponctuel et régulier dans son travail vis à vis de son enseignant, mais il doit être solidaire et altruiste vis à vis de ses camarades et amis. A chaque statut correspond donc un ensemble de rôle et à chaque rôle correspond un ensemble de normes et de valeurs.

statut d'enfant (S1) :

-rôles : R1vis à vis de parents (respect→ obéissance, politesse ; solidarité→ aide; langage); R2 vis à vis du grand frère (complicité, opposition, obéissance, partage); R3 vis à vis de la petite soeur (altruisme, gentillesse, protection, entraide); R4 vis à vis des grands parents (respect, complicité, don de soi); etc....

Statut d'élève (S2)

-rôles :R1 vis à vis des amis (entraide, complicité, solidarité, humour...), R2 vis à vis des profs (respect, ponctualité, assiduité, effort, travail), R3 vis à vis de la vie scolaire, R4 vis à vis de l'administration, etc...

B) La socialisation, un processus inachevé

En apprenant, en approfondissant et en intériorisant ces valeurs, l'individu se prépare à sa vie future. Quand il aura un emploi, son employeur attendra de lui qu'il ait intériorisé toutes les normes et les valeurs nécessaires à la vie de l'entreprise. Dans l'entreprise, de nouvelles valeurs et de nouvelles normes lui seront transmises et il devra se les approprier. On parle d’ailleurs souvent de la culture d’entreprise, et elle peut être propre à une entreprise en particulier.

En réalité la socialisation d'un individu dure toute la vie puisqu'à chaque étape de la vie : 1er emploi, mariage, enfant, petits enfants... l'individu change de statut (mari ou épouse, père, grand-père) et il doit faire l'apprentissage des rôles assignés à ses nouveaux statuts.

Pourquoi dit-on que la socialisation dure toute la vie ? Au cours de sa vie, un individu va avoir de nouveaux statuts (élève, étudiant, salarié, conjoint, père/mère, arbitre de football, représentant syndical, oncle/tante, grand-père/mère, …) auxquels sont attachés des rôles bien précis vis-à-vis d’autres interactants, caractérisés par des normes et des valeurs spécifiques.

La socialisation secondaire commence lorsque l'individu multiplie ses relations avec d'autres instances de socialisation : groupe de pairs, club de foot, groupe de musique, collègues de travail... Cette socialisation secondaire va au-delà de la simple acquisition du langage social, c'est un langage spécifique permettant de s'intégrer à un groupe spécifique qu'il s'agit désormais d'intérioriser.

Nous pouvons retenir que les socialisations primaire et secondaire se distinguent par le fait que :

-les agents de socialisation ne sont pas les mêmes

-les agents de socialisation sont plus nombreux dans la socialisation secondaires

-les N&V sde la socialisation primaire sont très générales alors que celles de la socialisation secondaire sont très spécifiques.

Les instances de socialisation secondaire : profession, association, partis politique, famille (conjoint…)

II/l’identité des individus se reconstruit à l’âge adulte avec l’aide de multiples instances d’intégration

A) La socialisation professionnelle

Doc.2 p.154

Les comportements attendus d’un chirurgien sont la disposition à l’action, au leadership, à l’assurance, à la combativité ou à l’endurance. On note par ailleurs que les chirurgiens ont souvent fait beaucoup de sport pendant leur enfance ce qui va dans le sens d’un renforcement entre la socialisation primaire et secondaire. L’esprit de compétition acquis pendant l’enfance est renforcé et développé dans le cadre de la salle d’opérations. Par ailleurs, on remarque que les femmes chirurgiens ont souvent été éduquées dans des contextes familiaux qui prônaient l’égalité entre garçons et filles. Souvent entourées de frères ou de camarades de jeux, elles ont souvent intériorisé des normes et des valeurs masculines.

t.à.f pour le 31/01 : préparer l'interrogation écrite

mercredi 24 janvier 2024

A) La socialisation professionnelle

Doc.2 p.154

Les comportements attendus d’un chirurgien sont la disposition à l’action, au leadership, à l’assurance, à la combativité ou à l’endurance. On note par ailleurs que les chirurgiens ont souvent fait beaucoup de sport pendant leur enfance ce qui va dans le sens d’un renforcement entre la socialisation primaire et secondaire. L’esprit de compétition acquis pendant l’enfance est renforcé et développé dans le cadre de la salle d’opérations. Par ailleurs, on remarque que les femmes chirurgiens ont souvent été éduquées dans des contextes familiaux qui prônaient l’égalité entre garçons et filles. Souvent entourées de frères ou de camarades de jeux, elles ont souvent intériorisé des normes et des valeurs masculines.

On doit également penser à faire le lien entre la socialisation différenciée des filles et la ségrégation horizontale dans l’emploi. Par leur choix de métier, les filles renforcent leur socialisation primaire différenciée.

Les socialisations secondaires peuvent renforcer ou transformer les socialisations primaires :

-renforcer : par exemple dans les groupes de pairs, groupe de garçons où tout comportement non masculin sera rejeté avec force. Les socialisations secondaires peuvent renforcer les N&V et rôles précédemment acquis et leur donner de la force.  Ainsi les rôles masculins et féminins sont le plus souvent renforcer.

-transformer : perte d’un emploi et reconstruction ; fils d’ouvrier qui devient CPIS... Lien avec la socialisation anticipatrice : volonté de changement (voir plus loin). Le message de la socialisation secondaire vient s’opposer à celui de la socialisation primaire, ce qui nécessite un réapprentissage : abandon de certaines normes et valeurs et intériorisation de nouvelles N&V.

Tout le II de cette Q3 porte sur la continuité entre les deux socialisations (primaire et secondaire). Nous aborderons la question de la rupture dans la Q4.

B) la construction d’une identité politique

et doc.4 p.155

Dans le cadre de la socialisation secondaire,la socialisation politique ne fait que renforcer la plupart du temps la socialisation primaire à laquelle l’individu a été soumis. Le poids de la famille, son histoire, son vécu, son origine sociale sont ici déterminants pour l’individu. Dans le texte, la jeune femme est socialisée dans un milieu social de gauche (athéisme, résistance, mère qui travaille…) et plus tard elle développera une pensée politique proche de la gauche sur l’échiquier politique. Elle participe aux évènements de mai 1968 où ceux qui se mobilisaient s’opposaient à l’ordre établi, à l’autorité patriarcale et revendiquaient une forme de liberté individuelle et une recherche de l’épanouissement personnel.

!!! exemple de la jeune fille qui grandit dans un environnement familial de droite et qui se sent plutôt une sensibilité de gauche tout en étant incapable de voter socialiste, écologiste ou communiste (sentiment de trahir les valeurs familiales).

en plus, ce "petit" texte d'André Comte Sponville sur la droite et la gauche : (La droite et la gauche par andre comte sponville)

C) l’expérience conjugale

Doc.3 p.155

3 étapes dans cette vie de couple :

-l’homme et la femme sont très différents et la femme doit lutter contre son mari pour qu’il apprenne à ranger ses affaires (évidemment, ses parents lui avaient appris mais ils n’ont pas été aussi rigoureux avec lui que s’il avait été une fille de sorte qu’il a moins bien intériorisé cette norme de comportement). On peut donc parler d’un renforcement puisque sa conjointe va agir avec lui comme le faisaient ses parents.

-l’homme a appris et il se conforme aux exigences de sa femme et il connaît donc une première transformation par rapport à sa socialisation primaire.

-le couple est désormais installé dans ses habitudes et un deuxième changement est en train d’opérer : la femme s’ouvre à l’extérieur du foyer tandis que l’homme devient très casanier (contraire à ce que nous avons vu dans la socialisation différentielle des sexes.

L’expérience conjugale renforce évidemment la socialisation primaire dans la mesure où les rôles domestiques sont bien différenciés : ménage et préparation des repas pour la femme et bricolage pour l’homme. Mais comme nous le voyons dans le texte, les comportements sont susceptibles d’évoluer et de se transformer.

Q4 : Comment la socialisation secondaire peut-elle brouiller le message de la socialisation primaire ?

O4 : comprendre que la pluralité des influences socialisatrices peut être à l’origine de trajectoires individuelles improbables

Nous assistons ici à la rupture entre la socialisation primaire et la socialisation secondaire. Il va falloir intérioriser des N&V très différentes de celles que l’on a intériorisées durant la socialisation primaire. Il va falloir s’adapter, anticiper.

I/ la socialisation secondaire : une socialisation plus complexe que la socialisation primaire

A) la pluralité des agents de socialisation peut rendre confuse la transmission du message

Doc.1 p.156

en 2017, en France, d'après l'observatoire français des drogues et de la toxicomanie, sur 100 adolescents de 17 ans, 25,1 fument quotidiennement.

1-les filles fument leur première cigarette en petit voire en très petit groupe, avec leur meilleure amie. Le passage à l’acte est un secret qui scelle l’amitié entre les deux protagonistes. Dans le cas des garçons, le rite est organisé en groupe avec des mentors qui guident les premiers pas dans la déviance : on ne fume pas pour sceller une amitié mais pour s’intégrer à un groupe et pour prouver quelque chose (changement de statut : on est un homme !).

2-évidemment cette expérience est réalisée en dehors du foyer familial car les normes et valeurs qui fondent cette expérience sont contraire aux N& V intériorisées dans la famille. Injonctions contradictoires entre la famille et le groupe de pairs

3-l’usage quotidien du tabac a diminué de 39% sur la période, soit 16 points de % chez les jeunes de 17 ans et cela peut s’expliquer à la fois par les nombreuses campagnes de sensibilisation sur les dangers du tabac, par l'augmentation du prix, par les mesures légales qui en interdisent la publicité (loi Evin, 1991 !!! je vous ai dit 1993 en classe, honte sur moi ;-), mais également par le fait que les parents eux-mêmes fument mois aujourd’hui (pour les mêmes raisons) et que le modèle socialisateur a donc pris ces distances avec cette pratique. De même nous constatons que la part des adolescents âgés de 17 ans ayant déjà expérimenté le tabac à diminué de 24 % (diminution de 18,6 points).

Certaines socialisations secondaires peuvent également amener à des transformations importantes à condition qu’elles s’appuient sur des groupes suffisamment solides. Pour se transformer, l’individu doit pouvoir s’appuyer sur les autres, y compris au travers de groupe et d’institutions.

La diversité des agents de socialisation conduit à ce que les individus ne fondent jamais l’ensemble de leurs manières de faire, de penser sur une référence unique. Les messages peuvent donc être contradictoires. C’est pourquoi les trajectoires ou préférences individuelles sont diverses et parfois improbables

On peut noter que ces changements d’identité, s’ils sont propres à toute vie humaine, sont aussi une caractéristique de l’époque contemporaine. Le travail est devenu plus flexible, le couple est devenu plus fragile et les vies familiales sont séquencées, les individus sont aujourd’hui nombreux à avoir des identités plurielles car la société les place face à de nombreuses instances de socialisation.

B) la socialisation secondaire, un nouvel apprentissage : l’exemple de la socialisation anticipatrice

Doc.4 p.157

9-son accent, sa façon de parler, sa syntaxe, il a dû accentuer son intérêt pour la culture : il est allé à elle, il a été poussé à ça, par son environnement.

10-il cherche à intérioriser les normes de langage et les normes relatives aux pratiques culturelles qui ne sont pas celles de son milieu d'origine mais qui sont celles du groupe auquel il souhaite appartenir.

Ici, l’individu rejette sa culture d’origine et il essaie de se conformer à une autre culture qui lui sert de modèle et à laquelle il souhaite accéder. Il oppose la culture du groupe auquel il souhaite appartenir à celle du groupe auquel il a appartenu.

Comme nous l’avons déjà dit, les socialisations secondaires peuvent renforcer ou transformer les socialisations primaires, dans cet exemple, il apparaît clairement que la socialisation secondaire se construit en opposition avec la socialisation primaire :

Socialisation anticipatrice : les individus désireux d’intégrer un groupe social particulier, souvent mieux considéré que le leur, vont chercher à adopter les comportements et codes de celui-ci. Pour R.K. Merton, c’est une socialisation où l’individu intériorise les normes et les valeurs d’un groupe de référence (auquel il souhaite appartenir) distinctes de celles du groupe d'appartenance.

mardi 30 janvier 2024

II/ quand la socialisation secondaire s’oppose à la socialisation primaire

A) La mobilité sociale ascendante

Doc. Annie Hernaux (Doc annie hernaux)

Annie Hernaux s’élève dans la hiérarchie sociale et elle connaît ainsi une mobilité ascendante. Elle quitte son milieu familial, celui des artisans commerçants (groupe d’appartenance) pour accéder à un groupe de CPIS et d’intellectuels (groupe de référence).

La socialisation secondaire se substitue à la socialisation primaire par le biais de l’école. Annie Hernaux finit par rejeter ses parents (elle les considère comme des « beaufs ») et elle se construit en opposition par rapport à ce modèle familial.

Si la socialisation est un processus guidé notamment par une certaine forme de déterminisme social, il n’en demeure pas moins que le libre arbitre individuel conserve son importance, d’autant plus aujourd’hui avec la mise en avant de l’individualisme qui fait de l’individu et de son autonomie des valeurs centrales de la société.

B) Les ruptures biographiques

Doc.3 p.159

La jeune femme change de statut (prisonnière), elle doit donc jouer de nouveaux rôles où elle va devoir intérioriser de nouvelles normes et de nouvelles valeurs, comme l’isolement, le manque de communication, qui sont en opposition avec les N&V qu’elle avait intériorisées préalablement. De sorte qu’en sortant de prison elle ne maîtrise plus aussi bien les liens avec les autres, sa capacité à interagir avec les autres à régresser. Elle doit tout réapprendre et c’est ce réapprentissage qui complique la réinsertion. Comment retrouver sa place dans une société dont on a été exclu.

+doc mobilité : fils de CPIS qui deviennent ouvriers ou employés (voir table de destinée déjà distribuée)

+ l’individu qui devient alcoolique fait un apprentissage de cette conduite déviante. Sa vie tourne autour de sa consommation d’alcool et il doit revoir son rapport au travail et aux autres ce qui suppose d’intérioriser de nouvelles normes de comportement, il apprend à « tenir l’alcool ». Il y a évidemment rupture avec la socialisation primaire. De même, lorsqu’il fait le chemin inverse, l’alcoolique en cure de désintoxication doit tout réapprendre, il doit s’éloigner de certaines tentations (sorties avec les potes), fréquenter de nouveaux lieux, adopter de nouvelles habitudes… Les expériences à l’âge adulte peuvent rentrer en contradiction avec ce qui a été précédemment acquis et contribuer à modifier les identités sociales. C’est le cas dans la socialisation anticipatrice.

Notion de rupture biographique (séjour en prison, fréquentation d’une grande école,…) qui conduit à une transformation radicale du mode de vie des individus et à des restructurations identitaire. Parfois, un évènement brutal, comme une maladie, ou une perte d’emploi, en particulier si elle se prolonge, ou de rencontres improbables, font radicalement dévier les trajectoires individuelles.

On parle de conflits de socialisation (entre milieu d’origine et milieu d’appartenance) et de trajectoires improbables (lorsque les trajectoires individuelles s’écartent fortement de ce qui est attendu statistiquement).

Du fait de la puissance de l’action socialisatrice, le passé d’un individu est incorporé en lui. C’est dire s’il est impossible de rompre complétement avec la socialisation primaire sans rompre avec une partie de soi-même.

rappel :

Socialisation primaire : la socialisation primaire désigne le processus de socialisation qui se déroule pendant l’enfance (principaux agents : famille, école). Donc peu d'agents de socialisation. Normes et valeurs générales

Socialisation secondaire : poursuite de ce processus à l’âge adulte avec de nouveaux agents de socialisation (travail, association, club de sport…). Multiplication des agents de socialisation. Normes et valeurs spécifiques

fin du chapitre

Correction du DS du 17/01

 

Chapitre V – Comment se construisent et évoluent les liens sociaux ?

Q1 : Qu’est-ce qu’un groupe social et quelle est la nature des liens qui y lient les individus ?

O1 : comprendre et pouvoir illustrer la diversité des liens qui relient les individus au sein de différents groupes sociaux (famille, groupes de pairs, univers professionnel, associations, réseaux).

I / Les groupes sociaux autrefois

Ordres et castes

Dans les sociétés traditionnelles les sociétés sont composées de groupes réels qui ont une existence légale, juridique. La société reconnaît donc leur existence. Ces groupes structurent la société et son fonctionnement dans la mesure où des droits et des devoirs spécifiques sont assignés à chaque membre en fonction du groupe auquel il appartient.

1)    Les castes

doc. les castes (Doc le systeme des castes)

Les castes sont des groupes sociaux hiérarchisés principalement sur la base de principes religieux. Elles forment des groupes fermés et cloisonnés : on naît et on meurt dans la même caste, on se marie à l’intérieure de la caste (endogamie). En Inde et dans l’esprit des castes, les relations sociales sont organisées autour de la relation « pureté/ répulsion ». L’esprit de caste interdit formellement les contacts physiques, sexuelles, les rapports en commun entre membres de castes différentes. Si un contact a lieu, il faut procéder à un rite de purification. Des tribunaux de castes jugent les déviants et jugent contre eux des sanctions pouvant aller jusqu’à l’exclusion définitive. Dans ce cas, l’individu perd son identité sociale, il n’est plus rien, ne peut rejoindre une autre caste, il devient « intouchable », mis au ban de la société. Aboli en 1947, le système des castes exerce encore une puissante influence sur les mentalités et les pratiques sociales.

Chaque caste se voit assigner des fonctions sociales précises auxquelles sont associés des droits et privilèges particuliers. On distingue 4 castes hiérarchisées dont les pouvoirs sont eux-mêmes hiérarchisés (les 4 varnas):

-les Brahmanes : prêtres, enseignants, professeurs (professions liées au sacré) ;

-les Kshatriyas : rois, princes, administrateurs, soldats (qui a le pouvoir temporel) ;

-les Vaisyas : artisans, commerçants, hommes d’affaires, agriculteurs, bergers (lié au clan)

-les Sudras : les serviteurs

Spécificité des castes : langue (parlé), habillement, profession, mariage.

samedi 4 janvier 2023

En accomplissant fidèlement les tâches assignées à sa caste, il est possible pour un individu de renaître dans une caste supérieure. Le dessein ultime est le Moksha, le retrait du cycle de vie et de mort, par l’acquisition d’une haute spiritualité qui repose dans les interprétations traditionnelles de l’hindouisme sur le fait de naître Brahmane. Chacun peut espérer le salut en accomplissant les devoirs inhérents de sa caste.

 2)    Les ordres

En Europe, au moyen âge et durant l’Ancien Régime, trois Ordres ont longtemps co-existés : la noblesse, le clergé et le Tiers-Etat. Ce sont des groupes sociaux hiérarchisés en fonction de la dignité accordée aux différentes fonctions sociales. La transmission des statuts est largement héréditaire et la mobilité est réduite.

En théorie, le clergé est au –dessus dans la hiérarchie (fonction d’intermédiaire entre Dieu et les hommes), mais la Noblesse dont la fonction principale est le métier des armes jouit d’un égal prestige. Le Tiers-Etat s’adonne à des tâches peu prestigieuses : agriculture, artisanat commerce. Le clergé est soumis au droit céleste, alors que la Noblesse est soumise au droit divin. Dans la Noblesse, le souci de pureté du sang, de la lignée, engendre une forte endogamie (proche de celle des castes) et la transmission des fonctions sociales est fortement héréditaire, il n’y a donc pas ou peu de mobilité sociale. Au sein du tiers- Etat, une couche bourgeoise s’enrichit, jetant les bases du capitalisme, tandis que la noblesse ne peut accéder à des fonctions mercantiles. Une certaine convergence d’intérêts apparaît alors entre la noblesse (besoin d’argent) et la bourgeoisie avide de reconnaissance (prestige). L’Etat vend alors des charges anoblissantes à la bourgeoisie en créant une noblesse de robe (néanmoins inférieure à la noblesse de rang.

Les ordres furent abolis la nuit du 4 août 1789. Article 1er de la déclaration des droits de l’homme : « Les hommes naissent libres et égaux en droits, les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». Un demi-siècle après la révolution française, si les inégalités de droit ont bien été abolies, certains intellectuels constatent encore de grandes inégalités de fait.

Quels sont les traits communs aux systèmes d’ordres et de castes ?

Les traits communs aux systèmes d’ordres et de castes sont :

  -des droits spécifiques,

  -des fondements religieux,

  -des fonctions spécifiques selon les positions,

  -l’endogamie est la règle,

  -pouvoirs hiérarchisés,

  -reproduction sociale.

  -groupe de moins en moins nombreux et de plus en plus riche à mesure que l’on s’approche du sommet.

mercredi 31 janvier 2024

B) Les classes d’âges

Aujourd’hui on parle des jeunes, qui sont-ils ? quelle catégorie d’âge ? quelles spécificités ?

doc. Masaï (Doc les classes d ages un groupe social)

Autrefois les classes d'âges dans le groupe communautaire avait une importance réelle dans la mesure où l'âge définissait l'appartenance au groupe à travers des fonctions, des droits et des devoirs spécifiques. Chaque groupe entretient des liens particuliers au sein du groupe et entre les groupes. Il y a des critères observables, repérables : coiffures spécifiques, armes spécifiques, régime alimentaire spécifique...

Relations spécifiques et fonctions spécifiques, règles spécifiques. Dans ce cadre, les classes d’âges apparaissent comme des groupes sociaux ayant une réalité propre, une existence réelle, chacune est une force agissante dans la société. L’approche est donc réaliste.

Attention, catégorie : ensemble d’individu rassemblé car ils possèdent une caractéristique commune (âge, sexe, profession, couleur des yeux…). Approche nominaliste du groupe. Dans le cas de l'âge, si l'on forme des classes d'âge quinquennales (5 ans), ou les 10-11 ans ou les 42-43 ans, les individus rassemblés ont en commun essentielement leur âge. Le groupe ainsi formé n'a pas de réalité propre, il n'existe que dans l'esprit du chercheur qui fait sa recherche. 

Si l’on considère le groupe formé par l’ensemble des femmes, on peut dire qu’il s’agit d’une catégorie sociale, car toutes les femmes, qu’elles soient grandes ou petites, célibataires, mariées, ou veuves, ouvrière ou cadre,…, ont la même caractéristique biologique qui les rassemble, elle porte toutes le nom « femmes » (donc nominaliste). Mais au-delà de ce seul critère, toutes les femmes ont un autre point commun : les discriminations et inégalités dont elles font l’objet, le harcèlement qu’elles subissent dans la rue, dans les transports, la double-vie qu’elles mènent entre l’entreprise et la maison, etc… De plus, les femmes sont capables de se mobiliser et elles le font au travers notamment des associations féministes. Les femmes forment donc un groupe qui a une existence réelle dans la société, un groupe spécifique auquel sont attachés des droits et des devoirs spécifiques (donc réaliste), elles forment donc un groupe social.

II/ Les groupes sociaux d’hier à aujourd’hui

Groupes primaires, groupes secondaires et classes sociales

1)    Etablissent des liens directs et indirects (groupes primaires et secondaires)

Doc. Tous les groupes sociaux ne se valent pas (Doc tous les groupes sociaux ne se valent pas)

En France, en 2008, d'après l'ISL, sur 100 personnes interrogées, 97 pensent que la famille est très ou assez importante.

Les individus sont insérés dans des groupes sociaux dont les caractéristiques diffèrent.

C’est au sein des groupe primaires (ex : la famille, groupe d’amis), lors de la socialisation primaire que se construit l’identité des individus. Ces groupes se caractérisent par des relations directes de face à face, par un fort sentiment d’appartenance (expression d’une identité collective, « sentiment de l’unité du tout ») et impliquent une forte solidarité (cohésion sociale forte). Ces groupes sont de taille réduite et les relations sont intenses, fréquentes et intimes.

Mais le développement de l’identité de l’individu ne se fait pas uniquement au sein des groupes restreints, il se fait également dans des groupes secondaires (associations, partis politiques, syndicats) auxquelles nous appartenons. Les relations sont ici marquées du sceau de l’utilité, les relations y sont plus formelles et moins chargées d’intensité.

Ces groupes auxquels les individus s’identifient se distinguent par leur taille, le rôle, leur mode de fonctionnement ou leur degré de cohésion. Les règles de fonctionnement et d’organisation ont été préalablement fixées.

groupes primaires groupes secondaires

-petite taille

-fort sentiment d'appartenance

-forte cohésion

-N&V plus générales

-relations basées sur l'intimité 

-relations moins formelles

-relation plus intenses

-grande taille

-faible sentiment d'appartenance

-faible cohésion

-N&V plus spécifiques

-relations basées sur l'utilité

-relations plus formelles (plus codifiées)

-relations moins intenses

2)    Génèrent une certaine conscience d’appartenance commune

Le sentiment d’appartenance à un groupe correspond au sentiment d’être intégré à ce groupe. Les individus ont conscience que leur place dans le groupe (statut) définit un certain rôle qu’ils ont à jouer du fait de leur participation à la vie du groupe. Ainsi, les élèves prennent-ils conscience qu’ils forment un groupe social dont les N&V ont été intériorisées avec plus ou moins de succès : ambition, travail, régularité, sens de l’effort, assiduité, ponctualité, solidarité et coopération. C’est en respectant ces N&V que l’individu s’insère dans le groupe et par ce fait, réussit sa scolarité. Inversement, ce sont souvent les élèves les moins intégrés au groupe classe qui ont le plus de chances d’être en difficulté scolaire voire en décrochage.

Classe sociale chez Marx :

Marx analyse une société post-révolutionnaire où les privilèges de quelques-uns ont été abolis. Les ordres n’existent plus mais les inégalités restent très fortes. La société est-elle toujours composée de groupes sociaux ? Si ces groupes existent, on ne peut les appeler ordres, ou castes. Marx donne le nom de classe sociale à ces différents groupes sociaux qui selon lui structurent la société et permettent d’en expliquer son fonctionnement et son organisation. Une classe sociale est un ensemble d’individus qui répondent à deux caractéristiques :

-classe en soi : les individus occupent la même position dans les rapports de production (donc aspect nominaliste).

-classe pour soi : les individus ont une conscience de classe qui se développe dans la lutte. C’est un sentiment d’appartenance. Donc le groupe existe (classe en soi)→ il lutte → la conscience de classe apparaît (sentiment d’appartenance : classe pour soi).

Il existe plusieurs classes sociales mais Marx insiste plus particulièrement sur l’opposition entre deux groupes : les bourgeois (patrons, capitalistes…) et les prolétaires (travailleurs, salariés, ouvriers…). Cette opposition est au cœur de l’organisation sociale. La société de Marx est donc bi-polaire : deux pôles s’affrontent.

Quels sont les deux critères principaux qui permettent de définir une classe sociale selon Marx?

-occuper la même place dans les rapports sociaux de production (classe en soi qui résulte de l’organisation objective de la production). Les individus composent ainsi une classe en soi.

-avoir conscience d’appartenir à une classe sociale, regroupant des individus qui parce qu’ils occupent la même position dans la sphère économique partagent les mêmes intérêts qu’ils doivent défendre collectivement. Ces intérêts sont contraires à ceux d’autres classes et ils doivent être défendus dans le cadre de la lutte des classes (c’est la classe pour soi – prise de conscience collective des intérêts de classe : l’enjeu porte sur le partage de la valeur ajoutée : vision réaliste de la société). C’est la classe pour soi.

La lutte est le moteur de l’histoire. La vision de Marx est une vision conflictuelle de la société. « L’histoire de toute la société jusqu’à aujourd’hui est l’histoire de la lutte des classes. Hommes libres et esclaves, patriciens et plébéiens, barons et serfs, maîtres et compagnons, bref oppresseurs et opprimés dressés les uns contre les autres dans une opposition constante, ont mené une lutte ininterrompue, tantôt cachée, tantôt ouverte, une lutte qui s’est chaque fois terminée par un bouleversement révolutionnaire ou par la ruine commune des classes sociales ».  Manifeste du Parti Communiste, K. Marx et F. Engels, 1848.

Pourquoi Marx considère-t-il que les salariés sont exploités par les capitalistes ?

Le salarié échange sa force de travail contre un salaire. Ce salaire n’est pas lié aux quantités que le salarié est capable de produire et donc au profit que son employeur pourra réaliser grâce à cette production une fois les salaires et les coûts payés. Le salaire est fixé sur un marché (salaire de subsistance : salaire nécessaire à la reproduction de la force de travail) et le salarié accepte dans le contrat sa rémunération.

Marx pense que le prix de la force de travail dépend comme pour toutes les autres marchandises, de la quantité de travail nécessaire pour la produire : salaire de subsistance. Les patrons s’enrichissent grâce au travail de leurs employés qui chaque jour produisent une valeur supérieure au salaire de subsistance. Ils travaillent donc une partie de leur journée pour le patron : surtravail considéré par Marx comme la source de l’exploitation.

Ainsi, pour Marx la plus-value du patron vient du surtravail qui correspond à la quantité de valeur produite par l’ouvrier au-delà du temps de travail nécessaire pour produire une valeur égale à celle qu’il a reçu sous forme de salaire.

On retient en général deux classes sociales : les capitalistes (bourgeois, les détenteurs des moyens de production) et les prolétaires (qui ne détiennent que leur force de travail) : bipolarisation.

C’est la place qu’occupent les individus dans le monde économique qui détermine leur appartenance à une classe sociale. Certains sont capitalistes, d’autres prolétaires et les intérêts des deux groupes divergent.

Un groupe social est identifiable par le reste de la société (il est repérable). Grâce à sa cohésion, un groupe social peut être acteur de la vie sociale. Pour qu’un groupe social existe et se maintienne, il faut que ses membres aient en commun un minimum de manières de penser, de sentir, d’agir, qui opère une démarcation nette avec le reste de la société. Il existe une grande diversité de groupe sociaux : nation, ethnies, partis politique, syndicats, groupes religieux, groupes d’amis, les Terminale ES1 du lycée Bellevue, équipes sportives…

Groupe social : ensemble d’individu formant une unité sociale durable, caractérisée par des liens internes (directs ou indirects) plus ou moins intenses, une situation et: ou des activités communes, une conscience collective plus ou moins affirmée (sentiment d’appartenance); cette unité est reconnue par les autres.

Classe sociale chez Marx : Une classe sociale est à la fois une classe en soi et une classe pour soi. Ce sont les premiers groupes sociaux théorisés par la sociologie (pas d’existence réelle comme dans caste ou ordre, n’existe que dans l’esprit du chercheur). Avant les sociologues, les économistes (classes de production : rentiers, capitaliste, travailleurs)

Classe sociale chez Marx : Au sens strict, une classe sociale est à la fois une classe en soi et une classe pour soi. Dans un sens plus large il s'agit de groupes ayant les mêmes styles de vie, des conditions de vie identiques, des activités communes. Ce sont les premiers groupes sociaux théorisés par la sociologie (pas d’existence juridique comme dans les caste ou ordres, mais la question se pose de leur existence réelle, ces groupes n'existent-ils que dans l’esprit du chercheur ? C'est toute la question). Avant les sociologues, les économistes (classes de production : rentiers, capitaliste, travailleurs)